Un film d’une grande portée sociale, un drame psychologique qui prend parfois quelques traits du thriller sous la pression et la trame du récit. L’élitisme étant au centre du film, la fin justifie-t-elle les moyens reste l’argument majeur de ce drame qui nous tient en haleine jusqu’à la toute dernière seconde. Un film sur l’art, sur la passion et sur les limites que celle-ci peut nous pousser à franchir, au delà de notre humanité.
Avec ses airs de huit clos, par l’ambiance des studios de répétitions aussi feutrée qui lourde, pesante et oppressante, les plans au grand air, dans les rues et la vie quotidienne sont une pause respiration avant de replonger dans la tension palpable des répétitions. Les couleurs et la luminosité des plans, les mouvements successifs de caméra nous plongent au cœur de la souffrance du protagoniste et de sa passion.
Le regard tient lui aussi un rôle majeur dans le film car c’est là que se trouve le pourquoi du comment, la passion même qui se cache derrière l’allure (qui se veux) stoïque de l’étudiant face à son maître, et derrière l’armure de rage et de plomb du maître face à l’élève.
Un drame qui nous touche par son réalisme, mettant en jeux une méthode d’enseignement très lourde de conséquence, posant en parallèle les progrès démentiels et la fragilité psychologique de chacun, et la détermination à aller toujours plus loin pour atteindre son but. Des valeurs parfois très contradictoires se mêlent dans Whiplash mais qui finalement nous offre un spectacle tant visuel qu’auditif. Un très bon film permettant à plus d’un acteur de se révéler.