Habiter le cœur d’un roi d’Angleterre peut se révéler galère. L’Histoire l’a prouvé avec Wallis Simpson, maîtresse d’Edouard VII, qui est devenue la femme la plus haïe d’Angleterre lorsque monsieur a abdiqué après quelques mois de règne pour l’épouser. Le couple a été contraint de s’exiler en France pendant que George VI accédait au trône (mais ça, c’est une autre histoire, narrée l’an passé dans "Le Discours d’un roi" de Tom Hooper). "W.E." (pour Wallis et Edward – en plus, en anglais, « we » ça veut dire « nous », comme c’est chou) n’est pas un biopic.

En parallèle des aventures plus ou moins heureuses de Wallis Simpson, le film marche dans les pas de Wally Winthrop, qui, dans le New York de 1998, est obnubilée par le destin des deux amants. Les vicissitudes de Wallis semblent répondre à la vie de Wally qui va bientôt faire la connaissance d’un Evgeni (Wallis-Edward /Wally-Evgeni : vous le voyez, le rapport ?). Le film ne fait pas vraiment dans la subtilité. Madonna a peut-être voulu démontrer que, toute reine de la pop qu’elle est, elle est parfaitement capable de dessiner, avec sensibilité, les portraits intimes de deux femmes à quelques décennies d’écart. Si c’est ça, elle n’y parvient qu’à moitié. D’après les experts, elle cumule les approximations historiques. Du point de vue de la construction du film, elle peine parfois à mêler les deux époques. Le scénario, lui, pêche à plusieurs reprises par naïveté ou facilité. On sent que Madonna est tout autant fascinée que Wally par le couple Wallis-Edward, par ce conte de fées qui n’en est pas un. En résulte un film pas foncièrement désagréable mais tirant en longueur et pâtissant d’affèteries stylistiques qui, si elles passent très bien dans un clip de trois minutes, font carrément tache dans un tableau qui se veut romantique et passionné.
Giallover
2
Écrit par

Créée

le 21 juil. 2012

Critique lue 569 fois

Giallover

Écrit par

Critique lue 569 fois

D'autres avis sur W.E.

W.E.
Selenie
7

Critique de W.E. par Selenie

Second film de la Madone, et il n'est pas étonnant de voir cette oeuvre massacrée par une grande partie de la presse professionnelle ; les corporations et autres confréries ont la dent dure pour la...

le 9 mai 2012

8 j'aime

W.E.
louisjean
8

La bonne surprise Madonna

Madonna s'attaque à l'une des histoires d'amour les plus célèbres du XXème siècle, celle qui a fait vaciller la respectable monarchie anglaise. Lorsqu'Edouard VI annonce son intention d'épouser...

le 12 mai 2012

6 j'aime

W.E.
claudie_faucand
3

W.E. Une romance prétentieuse

4 ans après Obscénité et vertu, Madonna lâche une seconde fois son micro pour passer derrière la caméra avec W.E. Dans un style pompeux et tape à l'oeil, la réalisatrice perd de vue son propos,...

le 9 mai 2012

3 j'aime

Du même critique

Queen of Montreuil
Giallover
6

La fantaisie reine

Il y a des films comme ça qui arrivent sans faire de bruit et qui se révèlent aussi fragiles que précieux. "Queen of Montreuil" est de ceux-là. Il a failli ne pas voir le jour : les refus de...

le 19 mars 2013

9 j'aime

La Maison au bout de la rue
Giallover
6

Et ta soeur ?!?

On pressent le réalisateur, Mark Tonderai, très influencé par le cinéma de Dario Argento. L’une des scènes à l’air de faire clairement référence au fameux plan à la Luma de "Ténèbres", glissant le...

le 26 nov. 2012

7 j'aime

Action ou vérité
Giallover
6

Critique de Action ou vérité par Giallover

C’est bien connu : jouer à “Action ou vérité ?” est l’un des plus sûrs moyen pour bousiller une soirée. Toutes les vérités n’étant pas bonnes à entendre et certaines actions n’étant ni faites ni à...

le 7 oct. 2012

7 j'aime