4 ans après Obscénité et vertu, Madonna lâche une seconde fois son micro pour passer derrière la caméra avec W.E. Dans un style pompeux et tape à l'oeil, la réalisatrice perd de vue son propos, offrant un portrait de femmes sans supplément d'âme.

Londres, décembre 1936. Pour pouvoir épouser l'Américaine Wallis Simpson (Andrea Riseborough), déjà deux fois divorcée, le Roi Edouard VIII (James D'arcy) est contraint d'abdiquer, quelques mois seulement après le début de son règne. New-York, février 1998. Malheureuse dans son mariage, Wally Winthrop (Abbie Cornish) passe ses journées à l'exposition qui précède la vente aux enchères, chez Sotheby's, des objets ayant appartenus au Duc et à la Duchesse de Windsor. Wally découvre alors peu à peu ce qu'a été la vie de Wallis.

Parlant de l'amour avec un grand A, de romance passionnée, ce W.E. se devait de nous noyer dans un flot d'émotions, nous serrer le coeur pour enfin sortir de la salle, lessivé. Hélas, la Madonne ne sert ici qu'un film mièvre, gâché par une mise en scène prétentieuse. Ressemblant plus à un spot publicitaire pour un prestigieux parfum, 5e du nom, la réalisatrice avorte la moindre once de sentiments qui pourrait naître dans certaines scènes. La faute à une cascade de ralentis, de gros plans utilisés à mauvais escients ou de changements de pellicules, qui ne font que desservir le propos.

Mettant en parallèle l'histoire de Wallis Simpson et de Wally Winthrop, le long métrage ne cesse de se balader entre présent et passé, abandonnant le spectateur au bord de la route, désorienté par la multitude de flashbacks amenés sans réel homogénéité. Ce parti pris ne permet pas à la grande histoire de prendre toute son ampleur. Mangée par la petite, elle devient une simple illustration, sans âme, de cette passion ayant fait coulée beaucoup d'encre.

Dommage que ces défauts cachent dans leur ombre les quelques points forts de W.E. Sa documentation pointilleuse basée sur les correspondances entre les deux amoureux, ainsi que l'interprétation d'Andrea Riseborough et d'Abbie Cornish, en femmes libres et fortes, prisonnières d'un amour fou.
claudie_faucand
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le 9 mai 2012

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