L'Angleterre, dans un futur non déterminé, vit dans l'autocratie. Il n'est pas dit grand chose sur ce système, il suffit au spectateur de comprendre que les citoyens ont la liberté de se taire et d'opiner du chef quand on le leur demande.
Le personnage central, V, porte un masque. Contrairement à l'usage, ce masque n'a pas vocation première à dissimuler son identité (comme pour les supers – héros traditionnels : spider-man, superman etc.) mais à cacher son visage, défiguré par des expériences scientifiques. Ces dernières auront aussi eu pour résultat de donner à V des qualité physiques hors du commun, même si là non plus, on en connaît pas précisément les contours.
La mission de V, motivée par la vengeance, est de renverser le pouvoir et d'exterminer ceux qui ont participé aux expériences scientifiques qui ont tué des dizaines de milliers d'êtres humains. Il obtient le soutien, dans son entreprise, d'une jeune femme dont les parents ont été assassinés par le pouvoir actuel. Elle comprend que le nom du vengeur masqué vient du numéro (5 en chiffre romain, soit V) de la cellule dans laquelle il était emprisonné lors des expériences scientifiques.
V a donc trois sens : V = cinq, Vengeance ou Vendetta et Victoire.
Bref, V, tue beaucoup de gens, à l'arme blanche (il en a toute une tripotée) dans des combats très stylisés qui évoquent ceux de Kill Bill ou de Matrix.
Il parvient à rallier à sa cause la population en leur distribuant son masque à l'aide d'une logistique parfaitement huilée (?!). Pris d'un courage subit, femmes et homme se dirigent alors vers le palais de Westminster. Pendant ce temps, V parvient à tuer le chancelier et le chef de la police lors d'un combat qui le blesse mortellement. Il a le temps, avant de mourir, de confier à son alliée, Evey Hammond, le choix de mettre en œuvre son projet de destruction du Palais de Westminster, ayant compris que sa soif de vengeance ne pouvait en être la motivation.
Il y a des aspects intéressants dans ce film : le masque par exemple, au sourire sardonique, à la fois inquiétant mais aussi symbole de rébellion est utilisé très habilement. On peut croire d'abord qu'il dissimule l'identité de V. Or, non seulement ce n'est pas le cas mais c'est même le contraire : le masque de V est son identité (d'ailleurs, on ne verra jamais son visage défiguré).
La personnalité de V, porteur d'une vengeance imprescriptible qui évoque clairement Edmond Dantès, n'a donc rien du super – héros sans peur ni reproche façon Marvel.
Ce que je regrette en revanche, c'est l'absence d'une description cohérente de la société dystopique dans laquelle les protagonistes évoluent. Les invraisemblances de la fin du film (le dernier combat, la livraison massive des masques, la révolte de la population) nuisent sérieusement à l'ensemble.