Seconde guerre mondiale, dans l'équivalent de notre maquis, Milton, un partisan italien tombe sur la maison où vivait Fulvia, la jeune femme qu'il aimait et qui a fui la campagne pour la ville. Il y retrouve la servante, qui lui évoque de vieux souvenirs, notamment celui de son ami Giorgio qui était lui aussi amoureux de la jeune femme. Milton va alors se mettre en tête de retrouver son ami Giorgio, lui aussi partisan, dont il apprend rapidement qu'il vient d'être fait prisonnier par les chemises noires. Il décide alors de tout faire pour capturer un soldat fasciste pour tenter de l'échanger contre son ami, avant que celui-ci ne soit exécuté... ça fait plutôt plaisir de voir l'avant-dernier film des frères Taviani (alors âgés de 87 et 89 ans, Vittorio est mort en 2018 soit peu de temps après ce film, mais Paolo est toujours vivant) et de constater que c'est un beau film, encore plein d'envies, et d'idées visuelles (la campagne est en permanence obstruée par une brume blanche opaque et permanente, dans laquelle le personnage finit par se perdre à la fin, exactement comme les personnages d'Antonioni à la fin d'Identification d'une Femme). Le film fait aussi montre d'une belle rigueur de mise en scène qui m'a évoqué les films les plus récents (et parmi ses meilleurs) d'Andrzej Wajda. D'ailleurs, les trois sont de la même génération, et auront réussi à passer entre les modes et à proposer un cinéma personnel jusqu'au bout.