Reprenant le concept utilisé par Michelangelo Antonioni avec son Zabriskie Point, le cinéaste nordiste Bruno Dumont choisit le désert californien pour filmer l'errance d'un couple en perpétuelle fuite.
Au gré des longs travelling filmant la désolation du no man's land des illusions. Le couple, toujours à la limite de tous les sentiments : de l'amour le plus intense à la haine la plus destructrice, de l'envie au rejet, du jour à la nuit sans étoiles, les sentiments s'étiolent au fil de ce road-movie existentiel à l'image dénudée. Les personnages sont en constante fuite afin d'échapper à eux-même. Ils font stoppent pour subvenir à leurs besoins primaires : manger, dormir, baiser et finissent toujours par repartir.
A force de filmer l'ennui et la recherche du néant, le cinéaste peine parfois à se rediriger et à trouver le carburant suffisant pour continuer la route. C'est bien filmé, ça semble intéressé, mais ça manque souvent de saveur et ça semble parfois tourner en rond.

Le final, extrêmement manichéen finira d'achever le peu de crédibilité apporter au propos. Cela dit on se laisse souvent saisir par la beauté naturaliste de l'image et par les effets de style assez bien maîtrisés.

Créée

le 5 juin 2015

Critique lue 820 fois

5 j'aime

Critique lue 820 fois

5

D'autres avis sur Twentynine Palms

Twentynine Palms
Andy-Capet
5

Ode à Fénéon

Il me reste Flandres et je les aurai tous parcourus. J'aurai vu tous les Dumont. C'est l'avant-dernière station de la rétrospective, avant de retrouver le présent. Ce n'est pas tant que son cinéma me...

le 17 janv. 2013

16 j'aime

15

Twentynine Palms
Plume231
1

À l'Ouest, rien de nouveau !

Bruno Dumont quitte pour la première fois Bailleul la durée complète d'un film et pas pour n'importe quelle destination... eh oui, les States, America Fuck Yeah, et plus précisément la Californie. Il...

le 21 févr. 2022

15 j'aime

9

Twentynine Palms
Fatpooper
5

Rapport de force

J'ai lu le pitch: un photographe et sa copine font des repérages et baisent un peu partout. Ca fait envie. Après, on s'aperçoit que le film n'est pas juste destiné aux jeunes en pleine puberté et qui...

le 4 août 2013

11 j'aime

2

Du même critique

L'assassin habite au 21
philippequevillart
8

Meurtre oblige

Première incursion de Clouzot dans un genre auquel il donna ses plus belles lettres de noblesse, en l’occurrence le thriller à la Hitchcock. Pour se faire il adopte un style emprunt à la Screwball...

le 21 avr. 2020

18 j'aime

8

Joker
philippequevillart
6

Autant de clown clinquant

C’est auréolé d’une récompense à la Mostra de Venise et d’une pluie de critiques dithyrambiques annonçant un classique instantané et une performance d’acteur de la part de Joaquin Phoenix emprunte...

le 9 oct. 2019

18 j'aime

5

La Chienne
philippequevillart
8

L'ange et la mort

Dans La Chienne, second film parlant de Jean Renoir, c’est surtout quand les voix se taisent et que l’image reprend naturellement ses droits que le lyrisme dramatique s’impose pour offrir de grands...

le 31 janv. 2023

18 j'aime

2