J'ai lu le pitch: un photographe et sa copine font des repérages et baisent un peu partout. Ca fait envie. Après, on s'aperçoit que le film n'est pas juste destiné aux jeunes en pleine puberté et qui le regarderaient soi-disant parce que c'est "un film d'auteur". Mais hélas c'est un peu mince.

Ce qui m'a fascinné c'est le jeu entre l'homme et la femme. Je me suis même demandé pendant longtemps si Dumont n'était pas un peu mysogine. La fin prouve que non. Mais qu'il a tendance, peut-être de par sa formation de philosophe, à résumer le comportement par un simple rapport de force : dans un couple, on cherche toujours à dominer l'autre, il y en a un qui gagne, l'autre qui perd. Le dominant est celui qui gagne le plus souvent. Mais q'est-ce qu'un dominant s'il n'a pas de dominé. Puis en rajoutant d'autres persinnages, le rapport de force peut changer. Une fois l'équilibre rompu, il faut un retour à la normal. Et ça ne se fait pas facilement.

C'est un peu ça dont l'auteur parle. Intéressant en théorie. Sauf que le traitement déçoit un peu. Une grande épuration pendant une heure et demi. Je n'ai rien contre l'épuration à condition que ça raconte quelque chose sans pour autant se répéter. Hélas, je n'ai pas vraiment vu de réelle progression durant tout ce temps. Je me suis même ennuyé. La fin est terrifiante. Non seulement parce que ce qu'il se passe est assez trash, mais aussi tout simplement parce que l'auteur rompt la monotonie de son récit. En fait, le film aurait pu n'être qu'un court métrage de 30 minutes. Ca aurait mieux marché. Filmer le rien, ça peut être beau, mais si ça ne raconte pas grand chose en plus de n'être rien, alors il n'y a plus d'intérêt.

La mise en scène est correcte. On sent le film fauché, mais ça ne gêne pas. Le découpage est quand même pensé pour qu'on y croie. Les acteurs sont bons aussi. Pas très beaux, mais naturels. Le maquillage est par contre pas totalement réussi. La scène finale en est un petit peu grand guignolesque et rappelle sous certains aspects "Massacre à la trnoçonneuse". Quant aux scènes de sexe, pour ceux que ça intéresse, il y en a au moins une qui ne semble pas simulée.

Bref, un film d'auteur épuré, ça va mais il faut que ça raconte quelque chose ; et là, vu la minceur du discours, je pense qu'il était possible de s'expliquer en moins de temps pour un résultat plus convainquant.
Fatpooper
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le 4 août 2013

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