On peut aimer ou pas "Trust Me" (moi, j'ai adoré...), mais il est indéniable que Hal Hartley - nouvelle coqueluche de la critique française - est en train de créer son propre univers de cinéaste (à la manière d'un Woody Allen, auquel on peut le comparer par paresse intellectuelle...). Tout en se plaçant dans l'univers de la classe (très) moyenne et en explorant les clichés habituels du soap opera, il met dans la bouche de ses personnages de véritables truismes désespérés et les filme comme Godard savait si bien le faire dans les années soixante : avec une légèreté et une rapidité enchanteresses. Mais c'est finalement l'extraordinaire arbitraire qui régit les situations, bien loin des conventions narratives, ou simplement psychologiques, du cinéma mainstream qui font de "Trust Me" une expérience aussi rafraîchissante : la gifle qui tue restera sans doute longtemps l'une des ouvertures de film les plus culottées qui soient ! [Critique écrite en 1992]

EricDebarnot
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 9 févr. 2015

Critique lue 604 fois

6 j'aime

6 commentaires

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 604 fois

6
6

D'autres avis sur Trust Me

Trust Me
guyness
6

Antisocial

Tu bosses toute ta vie pour payer ta pierre tombale, Tu masques ton visage en lisant ton journal Matthew et Maria, par nature ou par la force des choses, se sentent parfaitement étrangers à la...

le 22 oct. 2014

32 j'aime

10

Trust Me
Deleuze
8

La chipie mal chapeautée

Maria, lèvres allégrement rougies, ongles vernis de rose et cheveux blonds bouclés rebelles à son image est ce que l’on appelle communément une chipie. Plus préoccupée par ses fringues que par sa...

le 16 oct. 2013

29 j'aime

7

Trust Me
Sergent_Pepper
6

Hartley, cœurs captifs.

Dans Trust Me, un grand nombre de personnages tombent au sol. Certains s’évanouissent, d’autres accusent le coup d’une mauvaise nouvelle ; certains tombent d’ivresse, d’autres meurent. Ils ont de...

le 23 oct. 2014

19 j'aime

19

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

204 j'aime

150

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

190 j'aime

105

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

185 j'aime

25