Troubles
6.5
Troubles

Film de Wolfgang Petersen (1991)

Curieusement, ce thriller du début des années 90 n’a jamais connu un grand succès et est en passe de disparaître des écrans radars. Rarement diffusé la télévision, difficilement trouvable en DVD, voilà une curiosité qu’il va désormais être compliquée de dénicher. C’est dommage car l’ensemble se tient bien. Porté par un trio d’acteurs plein de charisme mais à la filmographie pas à la hauteur de son talent, le film est un bel hommage au film noir et, dans une certaine mesure, au cinéma d’Alfred Hitchcock ou encore à Diaboliquement vôtre dans une esthétique soignée, éloignée du tape-à-l’œil des années 80 alors que nous ne sommes qu’en 1991.


S’il repose sur son twist final (mais même en le revoyant des années après, le plaisir n’est pas totalement gâché), voilà un thriller intelligent. Dépourvu de scènes d’action, il ménage en effet un rythme malgré tout impeccable qui ne suscite jamais l’ennui. Telle révélation fait avancer le récit et on plonge avec délice au cœur du mystère. Le thème du film n’est cependant pas tout à fait nouveau. Le coup de l’amnésique, du retour à une vie trop idyllique pour être vraie et de l’épouse fatale, on nous l’a déjà fait des dizaines de fois, surtout lorsqu’il est mâtiné de la sensualité propre à cette décennie. Cependant, l’ensemble est fait avec intelligence. Wolfgang Petersen ne sombre pas l’érotisme gratuit et ses personnages sont suffisamment complexes pour ne pas tomber dans la caricature.


La révélation finale dans une épave est un bon moment à la hauteur de l’intrigue et les personnages n’explosent jamais en plein vol. Le tout est bien maîtrisé avec des scènes qui reviennent en boucle pour signifier l’interrogation façon ritournelle du personnage interprété par Tom Berenger, parfait en type qui ne sait plus qui il est. En femme fatale, Greta Scacchi, qu’on a peu revue dans des rôles majeurs après ce film, est divine. Pas un grand film mais un bon film, certainement sous-estimé, qui mériterait une plus grande audience car, trente ans après sa sortie, il a encore des choses à dire.


Play-It-Again-Seb
7

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le 21 mars 2023

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PIAS

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