Suite à un violent accident de voiture, un promoteur immobilier (ténébreux et torturé Tom Berenger) se retrouve amnésique de ses souvenirs personnels et affectifs. A l’aide de sa magnifique et aimante épouse (Greta Scacchi), de ses flashes pétrifiants et d’un détective privé acharné (Bob Hoskins), il épluche couche par couche un passé qui le plonge chaque jour un peu plus dans le cauchemar et la sidération. A mesure que se révèlent pour lui-même comme pour ses proches de sombres histoires d’adultères, d’enjeux financiers, et autres perversions, l’étau paranoïaque ne semble pas s’arrêter de le conduire toujours plus loin.
Un vrai bon moment de retrouvailles avec l’aventure et le thriller classique, habile et à l’état pur, à l’instar de ces romans qui ne payent pas de mine mais qui captivent et nous privent de sommeil tant qu’on n’a pas lu la fin. Je n’avais pas vu cet angoissant policier en 1991, qui vient de m’offrir un super retour aux indémodables règles de ces bons polars teintés d’angoisse et de psychopathie. Le jonglage entre les personnages vacillant entre victimes et bourreaux potentiels, et les parties d’échecs et de poker entre les protagonistes et leurs jeux d’identité, nous tourbillonnent dans l’action, la tension et le suspense, parfaitement jouissifs malgré les classiques énormités inhérentes au genre.