Et si c'était son film le plus personnel finalement ? Après s'être cherché durant des années, Michael Bay met son coeur à nu et nous laisse entrapercevoir ce qui se cache chez cet homme incompris, peut être trop en avance sur son temps tout simplement. Un réalisateur qui ne voulait qu'une chose au fond, partager son amour pour le cinéma et l'Amérique, quelqu'un comme vous et moi qui a toujours souhaité apporter ce qu'il savait faire de mieux dans cet amas d'explosion toujours dosé avec une parcimonie minutieuse cependant.

Ainsi Transfomers 4 prend un tournant radical dans la saga, film autobiographique, presque intimiste, Bay utilise avec une maitrise peu commune Optimus Prime son fidèle serviteur, représentation lyrique de son état d'âme actuel, que dis-je de son mal être caractérisé. En effet, sa perte d'espoir envers la reconnaissance ultime d'un Oscar qui lui a si souvent échappé et des critiques ciné assassines dont il est victime régulièrement font directement écho à la la foi évaporé envers l'Humanité ressenti par le noble Optimus. Notre joyeux luron habituel déprimé à souhait ici s'octroie pourtant le comique Marky Mark aux expressions faciales hallucinantes pour contrebalancer cette aura noire qui pèse sur son récit. Et force est de constater qu'il a misé sur le bon cheval, aussi crédible en ingénieur que Steven Seagal en philosophe, Marky vampirise la caméra de Bay faisant même oublier parfois l'immensité d'un Transformers notamment lorsqu'on le voit s'emparer avec une joie non dissimulable d'un arsenal Alien colossal. D'autant que celui ci est secondé par une fine équipe hilarante, un pilote Irlandais abandonné par son père à 5 ans qui sort en secret avec la propre fille de Marky qu'il paterne à outrance, ayant promis sur le lit de mort de sa femme qu'elle obtiendrait un grand diplôme. C.I.A, Robots-Dinos, Mercenaires, la tournure du cauchemar narré par son réalisateur prend des allures complètement folles, quel homme pourrait vivre sainement avec toutes ces idées dans la tête. Tel un Van Gogh torturé, c'est en expulsant ce surplus perturbant qu'il pu accoucher de son oeuvre d'art et nous pauvre mortels avons la chance d'être au milieu et de partager un peu de ce trop plein d'ambition.

Ainsi les répliques inoubliables fusent à grande échelle, " vous avez un mandat ? " " C'est mon visage le mandat " et nous, et bien on essaie de suivre cette intrigue parfois tarabiscoté, mais qui sommes nous pour juger le coeur d'un homme qui parle. Tournant décisif d'une carrière, No Pain no Gain a donné à réfléchir a son réalisateur et le résultat est pour le moins inattendu, peut être même trop généreux pour nous, ce Transformers: Age of extinction est un produit brut taillé dans du placement produit et des CGI. Trop intense pour le cynique que je suis, j'en ressors avec un mal de crane palpable, à force de tenter de décortiquer l’inexplicable, la bataille était perdue d'avance. Je n'avais pas sans doute pas les armes ni les connaissances nécessaires pour analyser le discours d'un Bay en transe et j'en suis le premier défait.

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