Toy Story 4
7.1
Toy Story 4

Long-métrage d'animation de Josh Cooley (2019)

Le temps qui passe, irrésistiblement.


La petite voix qui est en toi, tu crois que c'est qui ?



Buzz, c'est simplement le murmure d'une âme qui passe !


Toy Story 4 est extrêmement beau. L'introduction m'a vraiment coupé le souffle. Pour autant à aucun moment le style propre à la franchise n'est trahit. Plus de vingt années se retrouvent liées avec brio. Un mélange d'hier et d'aujourd'hui. Et ça a quelque chose en soi de tres "toystorien".
On rencontre quelques extravagances comme avec le visage de Fourchette qui dénote avec l'ensemble (dessin et mouvement des sourcils et de la bouche) et fait très vieux dessin animé.


Toy Story 4 est une véritable oeuvre d'art a part entière et personnellement je nai probablement jamais rien vu d'aussi beau en film d'animation. Il mérite ses dix étoiles ne serait-ce que pour ça.


Cet épisode emprunte la plupart des schemas de ses prédécesseurs. Tout en les faisant evoluer. Ainsi il y a toujours cet imposant antagoniste en mal d'amour mais qui trouve cette fois une belle résolution. On retrouve l'inévitable jouet qui s'égare et sert de prétexte à l'aventure etc.


Toujours aussi drôle avec des references presentes et de maniere beaucoup moins visibles voire lourdes que le deuxieme opus par exemple. L'émotion est également au rendez-vous mais, d'une certaine façon, moins qu'avec le troisième épisode. On s'émeut moins de l'histoire à proprement parler que de notre propre rapport à une saga qui se sera étalée sur plusieurs décennies.


Toy story 4 est quasiment irréprochable en soi. Cependant et il s'agit de pinailler ici le discours global de la saga devient de plus en plus confus avec un dernier episode qui peine à se lier au tout. Principalement parce qu'il est difficile de jouer sur plusieurs niveaux de lecture tout en se renouvellant. Le jouet perdu symbolisant la fin de vie d'un jouet conclut à merveille l'histoire des jouets mais conclut beaucoup moins bien celle d'Andy ou de Bonnie. De fait on sent une cesure entre cet episode et les précédents. C'est regrettable mais on atteint avec ce genre de production un tel niveau de perfection que ce genre de défaut est presque plus que bienvenue. Cela peut surprendre mais, moi, la perfection me fait peur...


En revanche Toy Story 4 reussit là où Vice-Versa échouait : être à la fois un Pixar pour adulte et un Pixar pour enfant. Au risque parfois d'être un peu fourre-tout.
Ce dernier épisode est parfois très sombre. L'amitié, la famille, l'independance, l'éducation mais aussi la vieillesse, la mort et le deuil font partie des thèmes principaux ou secondaires. Ils sont traités simplement et avec beaucoup de poésie. Ainsi après un Andy ayant atteint l'âge de la maturité dans Toy Story 3 voici un dernier opus ou Woody, après avoir pris la relève et s'être occupé de sa famille de jouet


décide de passer le relais dans un adieu déchirant pour retrouver Bo Beep au paradis des jouets (la fête foraine). Woody, desormais sans voix intérieur n'est déjà plus et des lors qu'il devient un jouet perdu


est comme un souvenir égaré dont la trace s'estompera peu à peu et qu'on finira par oublier.
Toy Story c'est évidemment d'abord une histoire des grandes étapes de nos vies dont la fin ne pouvait pas ne pas être représenté par la conclusion de cette saga. Ce que fait Toy Story 4 avec simplicité et légèreté. Très réussit !
Même si ici le glissement de l'histoire des hommes vers celui des jouets est total et n'emprunte plus le schéma habituel d'équilibre qui pourtant participait à embellir et enrichir le message de chaque épisode. Soit. On imagine mal une Bonnie grabataire toujours accompagnée de ses jouets...


Au final, il y aurait enormement de chose à dire sur cet opus tant la saga est riche et le met en perspective. Mais, oui, je pense que le plus important se situe dans une conclusion qui respecte de bout en bout l'esprit de la franchise et le héros qui l'aura porté : Woody. Un modèle de loyauté qui aura dans un sacrifice ultime (don de sa voix interieure) privilégié ses compagnons de route et son enfant.


Une belle fin. Imparfaite certes, mais qui ne pouvait pas être differente. Et qui s'inscrit dans la tendance qu'a Pixar à évoluer et grandir en même temps que son public.


Edit : Une critique de Walter-Mouse beaucoup plus terre-a-terre et jolie sur l'histoire de cette saga à lire ICI.


Edit II : Également la longue mais belle et passionnée critique d'Angeldelamuerte à lire ICI !

Dirini_
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste L'héritage de Walt Disney

Créée

le 15 oct. 2019

Critique lue 181 fois

2 j'aime

Dirini_

Écrit par

Critique lue 181 fois

2

D'autres avis sur Toy Story 4

Toy Story 4
Sergent_Pepper
8

Waste Side Story

Audacieuse posture que celle de Pixar à l’égard de Toy Story, 1er long métrage d’animation de la maison devenu mascotte à maturation lente, puisque 20 séparent les numéros 2 et 4 de la saga. Alors...

le 1 juil. 2019

113 j'aime

5

Toy Story 4
AngelDeLaMuerte
5

Largué par mon jouet préféré ? Il faut sauver le soldat Fourchette.

Pourquoi j’attribue la note de 5 ? —> JE PEUX TOUT EXPLIQUER, RANGEZ LES KALACHNIKOVS. Je sors de Toy Story 4 après un revisionnage du 3. Ce Toy Story 3 qui nous avait été annoncé comme la...

le 27 juin 2019

85 j'aime

14

Toy Story 4
Tonto
9

En fin de conte

De plus en plus délaissé par Bonnie, Woody se trouve une autre mission pour continuer à être utile : veiller sur Fourchette, un jouet créé de toutes pièces par Bonnie à partir d’une fourchette en...

le 23 juin 2019

73 j'aime

8

Du même critique

In the Shadow of the Moon
Dirini_
7

L'arborescence du Mal

[Totally Spoil] Tiens, en parlant de Totally Spies, vous connaissez? Alors allez me regarder ça vite fait c'est passionnant (non) : Totally Spies. Vous êtes-vous déjà demandé ce qu'il se passerait si...

le 29 sept. 2019

10 j'aime

Le Petit Prince
Dirini_
10

Le Petit Prince ou ce qui embellit le désert

Le Petit Prince raconte le voyage initiatique d'une "petite grande âme", comme disait Victor Hugo, perdue dans le monde des grandes personnes. À moins que ce ne soit l'inverse ? Le Petit Prince c'est...

le 1 nov. 2019

10 j'aime

Dans leur regard
Dirini_
10

C'était juste une blague.

"C'est quoi un noir ?" Parfois nous ne savons pas. Parfois nous ne voulons même pas savoir. Alors ça commence par une blague en apparence anodine sur les stéréotypes. Une blague raciste par exemple...

le 23 juin 2019

7 j'aime