Décidément les films d’animation à tendance animalière ont la côté cette année ! Après les excellents « Zootopie » et « Comme des bêtes » qui frôlaient la perfection dans le genre, voici donc « Tous en scène ». Le principe est le même que dans le premier film cité, on nous plonge dans un monde où les humains n’existent pas et où ce sont les animaux qui les remplacent faisant fonctionner l’anthropomorphisme à plein régime. Sauf qu’à la place d’une intrigue policière, on est ici dans le contexte d’une compétition de chant. Et ce film est tout aussi réussi que ceux suscités mais souffre d’une comparaison qu’on ne peut lui imputer. « Tous en scène » a surtout le tort de passer après « Zootopie » dont il n’atteint pas le degré de perfection visuelle, d’innovation et d’écriture.
En effet, on retrouve même quelques personnages similaires en l’occurrence les ours faisant partie de la mafia. Ce n’est pas la première fois que deux films d’animation sortant la même année possèdent de telles similitudes, on se souvient notamment de « 1001 pattes » et « Fourmiz » ou encore de « Les Rebelles de la forêt » et « Nos voisins les animaux ». Heureusement ici, l’intrigue divergeant totalement, on n’a pas l’impression d’être dans une pâle copie, juste dans un univers et un contexte identique mais toujours aussi amusant et bourré d’idées. Et la caractérisation de chaque animal selon leur morphologie est encore une fois source d’émerveillement et de rires en chaine. Les faire chanter dans des styles musicaux bien définis est la promesse réussie de nombreux gags. Et encore une fois, on rit bien plus dans ce film d’animation que dans les trois-quarts des comédies en prises de vues réelles sortant sur nos écrans.
L’intrigue en vaut une autre mais ne souffre d’aucune relâchement et on suit les pérégrinations des sélectionnés pour le concours d’un sourire constant qui ne faiblira jamais avec une petite préférence pour Johnny le gorille voulant devenir star de la pop plutôt que gangster comme son paternel. Les tubes plus ou moins connus s’enchainent et plairont selon les goûts de chacun. Effectivement il y en a pour tout le monde, le répertoire va de vieux standards devenus des classiques à de la soupe (pop)ulaire beaucoup moins flatteuse pour les oreilles. « Tous en scène » montre encore une fois à quel point le studio Illumination est devenu grâce à « Moi, moche et méchant » et ses suites et après « Comme des bêtes » cet été qu’il est désormais l’égal indiscutable de Pixar, Disney ou Dreamworks. Un excellent moment pour toute la famille et un big up pour le meilleur personnage du film, l’inénarrable et à mourir de rire vieille secrétaire du théâtre, Mrs. Crowly (un lézard).