Malgré le charisme évident de Chris Hemsworth et son personnage ô combien sympathique, la saga Thor n'a jamais vraiment brillé au cinéma. Sans être de catastrophiques long-métrages, Thor et Thor : le monde des ténèbres ne proposaient rien d'excitant, et paraissaient même infimes dans l'univers cinématographique Marvel.


Pour Thor : Ragnarök, troisième volet des aventures solo du Dieu asgardien orchestré par Taika Waititi (un réalisateur plus familier à l'humour qu'à l'action), la formule ne va pas évoluée. Pire, elle va même s'enfoncer dans un genre insipide, dénué d'enjeu intéressant, ne racontant strictement rien de fou.


Sauf que... quelque chose a changé entre temps. Cette fois, à l'image des Gardiens de la Galaxie avec qui il partage beaucoup de points communs (les bons comme les mauvais), tout est assumé. Pas le peine d'essayer d'être autre chose que du divertissement pur et dur. C'est crétin, la dramaturgie est au niveau zéro, c'est encore une fois un opus insignifiant, mais pendant ces deux heures de débilité, tout le monde se lâche et semble s'éclater comme jamais, Chris Hemsworth en tête.


L'acteur s'amuse comme un petit fou, totalement à l'aise avec cette tournure plutôt loufoque, et tous ceux qui gravitent autour de lui sont dans la même dynamique (surtout le génialissime Jeff Goldblum, toujours une joie de le voir dans ce genre de rôle). Tout est pris à la dérision, et même si certains personnages sérieux sont là pour justifier l'aventure et la détresse (en l'occurrence la méchante Hela, soit une Cate Blanchett, absolument sublime et magistrale qui parvient à faire exister un personnage archi-creux), le film est plus une ode aux couleurs flashy, aux vannes généreuses et à l'action spectaculaire qu'au désespoir que peut causer la fin des temps (alors que c'est juste le titre... au passage...)


Une abondance de légèreté d'un peu plus de deux heures donc, qui a l'avantage de ne pratiquement jamais se poser pour respirer. Tandis que Les Gardiens de la Galaxie vol. 2 perdait en intensité avec des scènes lourdingues, Thor : Ragnarök s'enchaîne à merveille avec un rythme soutenu, sans jamais se précipiter pour autant, parvenant même à nous faire lâcher deux ou trois "whouah" dans des séquences d'action pas trop mal exécutées (un affrontements Hulk/Thor du tonnerre, une introduction époustouflante, un déchaînement de Hela puissant...). De plus, le film marque encore des points avec son visuel particulièrement accrocheur, qu'il s'agisse d'une créature en feu, d'une autre de pierre, de mondes ultra-colorés ou encore d'images iconiques (un flash-back sur les Valkyries qui chatouille la pupille).


Alors oui, le film est loin d'être parfait. Encore une fois, ça ne raconte pas grand chose, Hulk fait un peu trop neuneu (c'était mieux quand il parlait pas du coup), on sent presque Tom "Loki" Hiddleston désintéressé par tout ce foutraque Marvelien, beaucoup de blagues sont loin d'être drôles, et ça manque cruellement d'enjeu dramatique (y'a quand même des héros des deux premiers Thor qui crèvent sans qu'on s'en soucie une seule seconde), mais la formule Gardiens de la Galaxie parvient à convaincre, et fait de Thor : Ragnarök sans conteste le meilleur opus de la trilogie.


POUR LES FLEMMARDS : Le réalisateur est très peu intéressé par les pauvres enjeux du film et préfère donner l'occasion à son casting en or de s'éclater à balancer des vannes dans un rythme d'enfer et un univers ultra-coloré.


-- Critique également disponible sur Le Ciné des Flemmards --

Créée

le 1 nov. 2017

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