Quand un na'vi attardé recrute les Power Rangers

3600 ans avant notre ère, un vioque fatigué s’apprête à réaliser un rituel anti-ride pour se faire une seconde jeunesse, aidé par quatre potes à lui. Il y parvient non sans mal, car ils sont attaqués de toutes parts par des révolutionnaires certainement en colère contre ces méthodes cancérigènes, et après une bataille brutale (et bien foutue) où quasiment tout le monde meurt, le nouveau jeune ne peut même pas profiter de son corps beau et fort puisqu’il tombe dans un sommeil profond…


De nos jours, une bande d’égyptiens (même pas mutants, allez comprendre) parvient à réveiller le schtroumpf en armure, et pour rattraper tout un pan de retard sur l’humanité, ce dernier va se mater… la télé. A partir de là, il en déduit une chose lumineuse, intéressante et jamais vue : la planète doit être purifiée. Et pour parvenir à cette fin, une seule solution : l’annihilation. Concept dans le top 1 de l’originalité scénaristique.


Cependant, depuis la nuit des temps, ce na’vi attardé appelé Apocalypse marche par cinq. Comme les cinq doigts de la main, le Club des Cinq ou juste parce qu’il est fan des cinq couleurs primaires (les Cinquicolor). Il lui faut alors recruter ses quatre Teletubbies, les plus cons de l’histoire des mutants tant qu’à faire, et l’entreprise ne prend pas dix plombes. Son choix se porte sur Tornade, une fan de Mystique depuis qu’elle a vu Days of future past (et dont on connaît l’allégeance sans borne pour Xavier vu qu’on se rappelle des X-Men précédents); Psylocke, une mutante aux pouvoirs dérisoires (youhou ! Regardez mon épée fluo et mon fouet fluo aussi !) qui a tout le temps ses ragnagnas puisqu’elle râle et fait la gueule tout le temps ; Angel, un beauf qui sait voler parce qu’il a… des ailes (entre là et X-Men 3, ce personnage est au niveau zéro de l’adaptation) ; et enfin Magneto. Lui qui, encore une fois, vit une chose terrible (le mec n’a pas assez souffert en 1944 ?) et qui, encore une fois, ne sait pas dans quel camp il crèche (ce clair-obscur fatiguent beaucoup). Il en devient l’ombre de lui-même et même Fassbender ne semble plus trop y croire. Bref, passé ce recrutement dubitatif, les cinq Power Rangers sont fin prêts à mettre la misère au peuple, mais il y a un hic…


Car oui, dans toute bonne histoire qui se respecte, il y a des gentils ! Et là, étrangement, les gentils voient en cette menace d’Apocalypse une… menace apocalyptique ! Fou ! Seulement, que faire quand le Professeur Xavier, roi du peace and love et de l’espoir d’un monde meilleur en lisant des bouquins, s’occupe de petits enfants dans une école privée loin de tout qui doutent d’eux même, et donc sont faibles psychologiquement ? Il va falloir toute la puissance charismatique d’une Katniss Everdeen (pardon, Mystique) pour le sortir de sa pédophilie et lui bouger son cul d’handicapé, afin d’aider Magneto à rembobiner et retrouver le chemin du beau soleil jaune et de la verdure.


Bien malgré elle, Katniss (pardon, Mystique) se retrouve être le leader des nouveaux X-Men, ceux-là même qui découvrent à peine leurs pouvoirs et qui sont envoyés dans le chaos, sans entraînement ni conseils pratiques au préalable. Compliqué pour le jeune Cyclope, la jeune Jean Grey et le jeune Diablo. Heureusement, l’excellent Quicksilver est de retour – et juste en passant, s’il y a bien un spin-off qu’on accueillerait à bras ouverts, c’est bien un film sur ce personnage, proprement drôle et classe à la fois (une fois encore, sa scène est très réussi, bien que très mal amené).


Bref, on le voit vite venir, Bryan Singer n’a plus grand chose à raconter avec sa saga. Un méchant naze, un vide scénaristique intersidéral, le tout servi par un trop plein de sérieux. Le pire dans X-Men : Apocalypse, c’est qu’il oublie sans honte ce qui faisait la force de cette nouvelle trilogie – soit le parfait trio Xavier/Magneto/Katniss (pardon, Mystique) – pour à peine effleurer les rapports avec les nouveaux personnages.


Le film survole trop de sous-intrigues, fourni trop peu de bonnes idées permettant d’accrocher tout du long, et prend trop peu de risques pour faire évoluer le récit de façon passionnante. Même l’apparition d’un célèbre mutant dans une scène qui se veut violente laisse place à l’indifférence.


Singer fournit un spectacle trop impersonnel, et pourtant, les 2h25 passent bizarrement sans ennui. Sûrement dû à un casting réussi, à une réalisation soignée, et à quelques scènes qui rehaussent un peu l’intérêt. Clairement, si Matthew Vaughn était resté sur la franchise après son triomphal X-Men : le commencement, tout aurait eu une gueule bien différente !


POUR LES FLEMMARDS : Sauvé par un bon casting et un univers toujours aussi appréciable, Bryan Singer n’a cependant plus grand chose à raconter et fourni un spectacle impersonnel, mais paradoxalement soigné.

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le 21 mai 2016

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