Les couleurs du film sont données dès le début, au propre comme au figuré : on suit ce duo haut en couleur, cheveux roux au vent, cigarette à la bouche, les couleurs de la liberté et de l'émancipation.


Mais le ton léger est brisé en une soirée, au cours de laquelle un homme achète la liberté d'une femme en deux verres. L'addition sera salée. Cependant, les traces de culpabilité et de sang seront pour Louise et Thelma assez vite essuyées. Dans ce film, l'humour n'est jamais loin de la mort.


Tout s'enchaîne en un effet boule de neige, ou plutôt boule de flammes pour ce duo de lionnes à la crinière rousse. Thelma et Louise sont moins opposées que complémentaires, au volant comme dans le caractère et l'humeur.


Elles savent dompter le feu qui s'agite en elles, au point que leur criminalité est plus réjouissante, plus salvatrice, plus satisfaisante que la justice américaine. Si dans le passé, Louise a pu se brûler au Soleil du Texas, ensemble elles en ressortent le teint doré et revigoré. "Il feel awake, I have never felt so awake", dira Thelma.


L'action nous tient en haleine - hold-up, leçon féministe pour camionneur répugnant et mari infect. Jusqu'à la course-poursuite finale en voiture dans le décor majestueux du Grand Canyon. Dans ce décor vierge, l'érection des armes des forces de police rend sourd le cri de fureur de l'officier de police : "combien de fois faut-il qu'elles soient baisées?"


Le baiser de l'amitié, de l'amour, leur donnera des ailes, celles de la liberté et de l'émancipation. Du moins, on l'aime à penser. Celles du phénix, qui renaît de ses cendres, encore plus flamboyant.

Nuwanda_dps
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le 8 avr. 2020

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Emilie Rosier

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