« I'm sorry I disappointed you. »
Wikipedia nous apprend que dans la mythologie romaine, Janus est un dieu à une tête mais deux visages opposés, gardien des passages et des croisements, divinité du changement, de la transition. Voici une chose qu'il est bon de savoir avant d'aller voir le film d'Hossein Amini. Attiré par le casting alléchant et par une bande-annonce convaincante, je plaçais de grandes attentes dans The two faces of January.
Et j'en suis reparti un petit peu déçu. Les acteurs sont très bons comme prévus, la photographie est superbe comme je m'y attendais et nous avons réellement l'impression d'être dans les années soixante. Seulement voilà, le scénario manque cruellement de profondeur. Chester et Colette MacFarland sont deux américains qui se cachent en Grèce pour fuir la justice et des investisseurs virulents. Ils y croiseront Rydal, un autre américain, guide touristique et petit arnaqueur de touristes. Ce sera la confrontation de ces deux hommes autour du personnage de Kirsten Dunst qui formera les deux visages de l'ancien dieu romain. Et tant pis pour le rythme finalement… Mais cela aurait pu se révéler captivant si les personnages avaient été plus que simplement esquissés ou plus dynamique si la fuite s'articulait autour de véritables ressorts. Au lieu de cela, le spectateur se retrouve face à un magnifique emballage sur une boîte bien vide. Assez heureusement, la narration plutôt lente n'est pas pour autant poussive et le film se termine sans que nous nous soyons réellement ennuyés.
« I'm sorry I disappointed you. » L'histoire se termine sur cette réplique entre les deux personnages principaux et je l'ai perçue comme une pointe de réalisme chez le réalisateur. Tout ce potentiel pour finalement accoucher d'un joli pétard mouillé. Dommage.