Avec The Thing, John Carpenter dispose d’un temps de maturation suffisant pour changer l’idée ambitieuse d’un remake du film de Howard Hawks en chef-d’œuvre qui cristallise l’ensemble de ses influences, de ses thèmes et de sa patte artistique. Cette fois le Mal est viral, il se transmet tel le sida – nous sommes d’ailleurs en 1982 – et change un groupe de chercheurs en expérience humaine sur la paranoïa collective sur fond de paysage enneigé apte à réfléchir de magnifiques jeux de lumière. Film le plus radical et, paradoxalement, le plus abouti de son réalisateur, The Thing répand une ambiance poisseuse et glacée, trouve une alchimie parfaite entre le gore et le hors-champ de sorte à générer un climat anxiogène rarement ressenti dans une salle de cinéma. Une œuvre brillante et malsaine.