Légèrement déçu par ce faux western réalisé par Jane Campion dont le style à la fois lyrique et contemplatif fonctionne parfaitement pour une telle oeuvre. Faux western car premièrement le récit se déroule en 1925, certes cela se passe dans un ranch du Montana mais les codes du western classique ne sont pas du tout (ou peu) utilisés. Il s'agit d'un drame quasi tragique sur l'homosexualité refoulée (mais ce n'est pas spécialement bien traité selon moi comme sujet) mais aussi sur les liens entre des personnes diamétralement opposées dans leur mode de vie et leurs pensées. Il y a un malaise constant qui plane sur ce film, énormément de choses mettent le spectateur dans une spirale négative les personnages bien que travaillés sont repoussants, pathétiques mais pas inintéressants puis l'ambiance crépusculaire est vraiment morose. Les images rentrent souvent en contradiction d'une séquence à la suivante on passe des plans larges sur les paysages dépouillés à la pénombre des intérieurs resserrés. Les personnages étant étranges, cela permet aux interprètes d'approfondir leurs caractères et globalement ils sont tous très bons.