À l' West Point, rien de nouveau

Malgré une photographie léchée, un cadre de tournage séduisant, une atmosphère prenante et des acteurs convaincants, les vilaines marottes du cinéma grand public de ces vingt dernières années (qui s’adresse désormais à un public infantilisé et insatiable) — énigme-Carambar, sorcellerie, goût pour le sordide, revirement scénaristique… — empèsent finalement une histoire au départ plutôt alléchante.

Sans parler de deux anomalies de taille :

– ces élèves-officiers du St-Cyr étasunien ont décidément beaucoup de liberté !

Comment prendre au sérieux une intrigue qui voit le « cadet » Poe (Harry Melling) aussi libre de ses mouvements et donc toujours à même de communiquer avec Landor (Christian Bale) et l’aider à mener son enquête ?

– extravagance qui rend cette sortie de Landor parfaitement ridicule :

I do believe that the Academy takes away a young man's will. It fences him with regulations and rules. Deprives him of reason. It makes him less human.

À aucun moment le spectateur n’a justement l’impression que la future élite de l’armée américaine est abrutie par le règlement ! On nous la montre même oisive...

Très grosse déception pour les wokistes : pas d’acteurs 'racisés', pas de sujets LGBTXYZ, et même – quelle horreur – deux personnages féminins (sur un total de trois et demi !) bien azimutés.

Faisons tout de même en sorte que le réalisateur soit jeté aux grizzlys (ou au minimum émasculé puis banni d’Hollywood)...