Si comme l'annonce la jaquette de mon DVD ce film fut la grande révélation du festival de Gerardmer alors soit on a un gros problème de production de films de genre, soit l'exigence en termes de qualité de la part du public est descendue à des niveaux d'une rare médiocrité, soit on a oublié quels films présentés dans ce festival ou lors de son prédécesseur le mythique Avoriaz.


Une jeune femme évoluant manifestement dans le milieu très privilégié de la création de mode enfantine est prise à la suite d'une étrange rencontre, hallucinée ou hallucinante avec un chien infesté de tiques, d'un mal étrange. Là j'ai commencé à voir poindre un développement autour de la maladie de Lyme, cette maladie psychosomatique qui n'existe que dans la tête de certains charlatans, quelque peu inquiet je décide toutefois de laisser sa chance au film, car après tout aucun sujet ne mérite pas un traitement cinématographique a fortiori horrifique.


Le film est lent, patine, perd du temps à installer son propos, mais sans aucune finesse de mise en tension qui tiendrait son spectateur en halène, tout est lourd, programmatique, schématique et surtout extrêmement mal écrit.


L'apparition de celle dont au premier regard appuyé par une musique affligeante tant elle illustre de façon pompière la direction d'où poindra - on l'espère dorénavant - l'effroi qu'on semble nous promettre depuis trop longtemps. Mais non il faut encore patienter et subir une longue et redondante mise en parallèle entre médecine occidentale et médecine traditionnelle, avec son florilège d'éléments éculés dans un sens comme dans l'autre sans jamais que le film ne tranche réellement. Me rappelant à cet instant du titre du film "the nocebo effect" j'espère alors que le film va traiter de ce phénomène moins connu mais tout aussi documenté que l'effet placebo faisant partie de la longue liste des effets contextuels qui peuvent influer sur la guérison ou pas d'un individu en indépendance de son traitement.


Il faut donc au final attendre la fin du film pour comprendre le sujet du film, l'exploitation des ouvriers et ouvrières textiles au profit de toutes les marques qui pullulent dans nos centres villes, dont les prix et qualités laissent peu augurer du peu de cas que l'on fait de ces ouvriers esclaves modernes situés à des milliers de kilomètres , loin de nos yeux et de nos consciences. Mais si l'on excepte une mise en scène qui enfin semble vouloir proposer quelque chose, de pas fou, mais comparé au reste du film on touche à l'extase, même cette approche politique est vaine, mal traitée, touchée du doigt avec une pointe de "je m'en foutisme" qui finit par agacer totalement et faire de ce film mauvais à tous les niveaux, la prestation d'Eva GREEN n'est absolument pas crédible, la direction des acteurs est aux abonnés absents, la photographie se veut travaillée elle est démonstrative mais sans réflexion, les rares inserts nous rappelant que ce film a été au festival du film de genre le plus célèbre et exigeant sont anecdotiques et moches, finit donc par rendre ce film détestable comme ces connards qui organisent des soupes populaires avec du porc pour n'aider que les bons français.

Créée

le 26 oct. 2023

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