Si Robert Eggers m'avais un peu fatigué avec son précédent film The Witch (à qui je redonnerais surement une chance), ce nouveau bijou en vue qu'est The Lighthouse avait tout pour me faire frémir d'envie. Entre un duo de tête que j'admire et une mise en scène follement imagée, comment pouvais-je ne pas péter d'impatience ?


Shining... Euh... The Lighthouse est une pure perle ! Voilà on pose le délire, mer, crustacé, huître, perle, toi même t'as compris, hein ? Non ?! Sérieux ? T'es... bête ? Quoi ? Quoi ? QUOI ? QUOI ? QUOI ?? Arrête ton char Balthazar, tu vas nous ramener des cafards !
Comment ne pas devenir fou sous les bruits, les bruits... les hurlements du phare ! Les pleurs des marins mouettes ! La boisson assourdissant l’ouïe, le pet, la merde en bocal ? Comment ? Ce film est bien la pieuvre... la preuve ! Que la folie des hommes dépasse le pire cauchemars des contes et légendes.


Enfermé dans un phare carré en... NON ! Un phare de forme d'un phare, dans un format carré ! Voilà ! prout. Carré, enfermé, une cage d'eau-raie, en noir et blanc, et pas le noir et blanc d'instagram, on est sur du bossé ! Sur de la perfection visuelle, du chatoyant des mirettes, pas chez Jiji 14 ans qui se prend en selfie au bord de la piscine en filtre black & white avec le soleil qui sur-ex le bousin, là c'est la minutie ! Aucun Dafoe... défaut !
Un cadre sublime où les bougies décortiques les ombres de nos deux êtres paumés, les rendant noirs, monstrueux ou bien éclairés de tout feu, rendant leur maigres corps petits et insignifiants à coté du caillou sur lequel ils sont, caillou qui à son tour parait insignifiant quand la mer l'entoure de sa hargne. Le vent ! Les vents aussi, une culture grotesque et magnifique du pet, mais le vent ! Le vent joue des tours quand les mouettes de Hitchcock se rebelles. Quoi ? Quoi ? QUOI ?!!!


The Lightouse est une sirène, en apparence attirante, d'une conception folle, d'une esthétique pour laquelle je me damnerais, mais qui cache sous sa plastique de poisson écailleux un visage bien plus sombre et corrosif. Un film ou les voies sont impénétrables, comme les mouvements de la mer, de la mère aussi des fois... La lumière est-elle la mère de l'océan ? Thomas et Thomas sont-ils les mêmes ? Quoi ? prout.
L'alcool, la solitude, le passé pesant, la jalousie, la hiérarchie, qu'est-ce qui rend fou ? Bien des questions et pour aucune réponse finale, j'adore ! Une perdition totale, les repères dégagent au frais du vent, ou des vents, encore une fois.


Un véritable orchestre se joue sous nos yeux, si tant est que les cœurs soient les corps et les musiciens le vent, la sirène du phare et les cries des mouettes (entre autres). Un opéra de fortune à l'intimité bafouée par des étrons refoulés sous la couche, rompu à la boisson artisanale qui n'a autre effet que propulser à la fraternité diabolique, à la danse possédée et aux chants ronronnants. prout.


Le chien ! RAMPE !


Sonore, visuel ! Ce bijou a tout du film muet, ou presque, car en fait y a des dialogues :D, dingue non ? Tu réponds : "A vos ordres, Monsieur" !! La magie épouse les éclaires sous la tempête : Victor Rambo.
La possession, en voilà un morcife du morbaque, voir Robert Pattinson bouffé de folie, les yeux exorbités, la mèche flottante, le visage plein de merde, danser, rire, crier, devenir monstre, c'est d'une jouissance délicieusement excessive ! Tout comme son comparse Willem Dafoe, grotesque et burlesque jusqu'au bout des cheveux, la patte boitante et la gifle facile. Un duo d'une fusionnalité (QUOI ?!) parfaite, confondant réalité et cauchemars avec décadence et ébriété, comme si le seul combattant de la folie n'était autre que la folie maîtrisée, mais comme elle ne l'est jamais...


La lumière ! Regarde la lumière ! Suis-moi ! RAMPE ! Suis le son, le bruit envahissant comme la bête qui ronge ton restant de cerveau pathétique, RAMPE !


Une folie perçante, une image parfaite, une bande son à faire frémir l'âme d'un marin mouette, le bruit, le vent, les vents, la mécanique, la pluie, l'alcool, les acteurs transcendés, voire même transpercés... Le tout ! L'expérience ! Un parcours qui tourne en rond sur un caillou n'offrant aucune liberté, la mer surveillant les moindres gestes du phare / prison mentale, comme si l’océan surveillait le phare et non l'inverse. La lumière !


ABOIE !!!!


PS : La branlette cauchemardesque de Pattinson ! Comment rendre quelque chose d'excitant encore plus excitant, bah rajoute une sirène qui couine, un blond de dos et des tentacules ma couille ! prout

-MC

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