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Premier film. Premier frisson pour ce jeune réalisateur de 27 ans : Nicolas Pesce.
The Eyes of My Mother est un conte macabre, empli de solitude et de mélancolie. En cela le noir et blanc lui sied à merveille. On y suit la vie de Francesca, petite fille lumineuse, en adoration devant sa mère qui fut chirurgienne au Portugal et qui lui donne le goût de la curiosité anatomique. Vite, le destin de Franny sera brisé par l’arrivée d’un étranger au visage funny (games).


Règle numéro 1 : Ne jamais, jamais, laisser entrer quelqu’un dans sa maison quand on habite au milieu de nulle part...


En trois chapitres, les événements de la vie de Franny se déroulent devant nos yeux hypnotisés. Ambiance malsaine à souhait, accentuée par le silence pesant de la pellicule. La musique y est parcimonieusement distillée, ainsi que les mots.


Règle numéro 2 : Toujours, toujours, faire en sorte que ses enfants aient des amis…


La perte de la mère, puis du père, plonge Fran dans une solitude extrême qu’elle ne peut supporter. Il faut dire que sa vie sociale se résumait à eux seuls, des vaches, et un doudou particulier. Est-ce cela qui l’attire vers des sentiers sanglants ? Ou est-ce seulement la seule chose qu'elle ait apprise ("It feels amazing")? Peut-être est-ce simplement sa nature profonde ? Personne ne pourra le savoir.


Règle numéro 3 : Ne jamais, jamais, prendre quelqu’un en stop sur une route déserte, surtout quand on a un enfant à bord…


Le destin. La providence. Un signe. Francesca voit le bout du chemin dans les petits yeux d’Antonio. Retrouver une famille à chérir, une personne à aimer. Remplir le vide et combler les manques. Le désir de protection aura peut-être le dernier mot. Les yeux d’une mère ne sauraient voir autre chose que la sécurité de son enfant. Pour toujours.


Un film sombre et inquiétant, creepy et glauque, mais en même temps beau et poétique. Certains plans jouissent d’une superbe photographie où les nuances du blanc et du noir se marient dans des paysages purs, aux lueurs les plus tristes.


Petite perle du cinéma horrifique qui pourrait en surprendre plus d’un.

Lilange
7
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le 13 févr. 2017

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Lilange

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