Le film s'ouvre sur l'une des meilleurs scènes de braquages de banque (http://www.senscritique.com/top/Les_meilleurs_films_de_braquage_de_banque/212518), orchestrée sur fond de coup tordu.

D'emblée, Nolan rappelle l'envergure de son super-héros.
Si celle-ci est incontestablement ancrée dans la conscience collective, on se farcit quant même une bonne plâtrée de clichés et de répliques artificielles à l'effigie de Batman.
Entre deux scènes de baston, les dialogues se téléphonent pour camper le patriotisme exacerbé de nos amis d'outre Atlantique, avec cette volonté acharnée et inébranlable de défendre sa ville coûte que croûte.
Le procureur Dent sort avec l'ex de Wayne mais son discours sur la bienveillance de Batman rattrape les émotions du héros, pour qu'enfin on se résigne à admettre que même touchée dans son amour propre, la chauve-souris oeuvre pour l'intérêt commun.

L'acteur prétant son charisme psychotique à un personnage malmené, la tronche de Christian Bale colle bien avec le rôle, un bon point donc de ce côté là.
Les combats sont bien rythmés. A défaut de pouvoirs extraordinaires et de lever les pieds façon kung fu, Batman file de grosses mandales appuyées, accompagnées de bruitages qui apportent un vrai plus aux scènes de baston.
Batman est déchainé, on aimerait pas être à la place du méchant.
Mais la chauve-souris a aussi un arsenal infini, préparé soigneusement par son soutien de toujours, Alfred.
Et si Wayne est expert balistique dans ce film, Alfred en ingénieur informatique est remarquable.
Je vois mon père de la génération suivante qui sait à peine allumer un ordi si tenté qu'il trouve le bouton, alors moi à Alfred je tire mon chapeau.
A côté de ces circonvolutions narratives parfois étonnantes, les effets spéciaux sont bien exploités, sans trop d'exagération si ce n'est la Batmoto franchement habile et un poil trop pratique à mon goût.

La BO vient se fondre à l'image. Hans Zimmer est le type qu'il fallait à Nolan pour sublimer la photographie et donner de la profondeur à son récit. Ponctualité et justesse, les sons sont franchement prenants.
Ingrédient clé du film d'action, la musique est ici un atout indéniable, un bon point de ce côté également.

Troisième point et pas des moindres, le joker est très bon. Dans la prestance grace à un maquillage particulièrement marquant, comme dans les dialogues qui illustrent son esprit tracassé,
il rivalise scénaristiquement avec le personnage fort du film donnant davantage de corps à l'histoire. Le jeu d'acteur, aussi la présence à l'image sont équilibrés et les échanges n'en sont que plus beaux.
A côté de ceux là, Morgan Freeman retrouve un rôle enfin plaisant qui l'extirpe de la spirale infernale après des rôles approximatifs dans - Evan tout puissant -, - Le Contrat - ou - Slevin -.

La fin en revanche semble avoir été expédiée rapidement à la repro, s'axant seulement sur la mythification du super-héros.
Et même s'il fallait marquer les esprits avec un Batman droit et engagé rappelant une nouvelle fois son patriotisme sans borne avant de refermer le volet, le script pousse le vice assez loin en rappel des premières séquences.
La boucle est cependant bouclée, malgré quelques passages moyens Nolan réussi l'exercice, d'ailleurs plutôt bien.

(Surpris).


http://www.senscritique.com/film/Batman_Begins/critique/17851891

http://www.senscritique.com/film/The_Dark_Knight_Rises/critique/17851825
FPBdL

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