La Vengeance est une fausse piste, la Justice est le véritable but

Pour un film qui soulevait de grosses interrogations avec son Riddler, c'est une bonne surprise, il faut dire. Même s'il y a quelques défauts très mineurs, le reste corrige le tout.

Vengeance, Bat-Twilight of a Riddle ???

Car même si le début est assez sobre (le DC et le titre posté abruptement sans musique, au point qu'on croit à de la fainéantise) et que Bruce Wayne (Robert Pattinson) fait assez ado émo-goth caricatural au début, avec mascara à la Robert Smith qui coule en plus des clichés du style "Z'êtes pas mon père, Alfred !" - bah, faut reconnaître que Robert Pattinson fait un bon Batman (impassible la plupart du temps, terrifiant et intimidant le reste du temps, états d'esprits toujours).

Toutefois, il faut retenir que ce film est assez long (presque 3 heures) car il tient plus du polar que du film super-héroïque (le dernier quart était presque dispensable mais a le mérite de faire de Batman une icône humaine de l'héroïsme pour la ville affligée de Gotham).

Le Riddler (alias l'Homme-Mystère ou Le Sphinx), même s'il a encore quelques airs de sous-Joker comme dans l'assez casse-gueule Batman Forever, reste plus convaincant que dans le film de Schumacher en tant que menace car est très inspiré du tueur en série Zodiac.

Lancé sur de fausses pistes pour atterrir sur d'agréables révélations

On remerciera d'ailleurs les bandes-annonces, teasers et autres pubs autour du film d'avoir donné des fausses pistes ou fausses promesses sur le film (exemples : on nous a fait croire à deux Riddler, un profiler et un imitateur, ainsi qu'à des flashbacks inutiles), donnant ainsi d'agréables surprises (pas d'énièmes versions des origines mais plus de renvois à Batman : Terre-Un de Gary Frank et Geoff Johns + une "Riddler Army" + l'asile d'Arkham, etc.)

On pourra aussi féliciter le film d'avoir réussi à rendre des vilains "ordinaires" ou de "simples bandits" comme Le Pingouin et Carmine Falcone effrayants. De même, Catwoman est certes moins remarquable que Michelle Pfeiffer dans Batman : Le Défi, mais toujours plus que Anne Hathaway dans The Dark Knight Rises.

Cette version de The Batman est d'ailleurs un bon compromis entre les versions cinématographiques de Tim Burton et de Nolan tout en ayant sa propre patte : on retrouve de l'architecture gothique à foison, une musique à la Danny Elfman (et même un peu inspiré de L'Empire contre-attaque, j'ai l'impression), du réalisme mais aussi du spectaculaire, etc.

Et encore une fois, même si Pattinson est un meilleur Batman qu'un Bruce Wayne, même Wayne est intéressant ici : c'est un ado qui ne se sent pas à sa place en tant que milliardaire et qui a du mal à enfiler son costume trop grand d'adulte, et qui découvre de cruelles réalités auxquelles ils doit se confronter.

Il est plus à l'aise en Chevalier Noir, rôle qui lui permet de laisser une empreinte plus positive sur Gotham, et où il peut aussi mûrir et comprendre que être La Vengeance peut être également une fausse piste par moments, car il vaut mieux être La Justice sans confondre les deux.