Une incommensurable daube. Un de ces trucs qui vous donnent le vertige en fin de parcours puis par la suite en y repensant. Un machin tellement vide que même en le suivant à fond vous ne pourrez jamais être présent. Texas Chainsaw 3D se pose en suite de Massacre à la tronçonneuse. Dans cette saga de la redite où les cinq premiers épisodes, sauf la suite par Tobe Hooper, ont tout de même raconté globalement la même chose, c'est donc une initiative salutaire.


Ainsi MAT 7 s'ouvre sur le massacre de la Leatherface's team, où, comme dans Le commencement (opus précédent, le sixième donc), un bébé est sauvé de l'abandon. En effet, l'enfant de Leatherface est recueilli par un couple parmi les rednecks revanchards. La relève des Sawyer pourra donc revenir trois ou quatre décennies plus tard, pour semer la terreur auprès de jeunes sortis d'un reality show ensoleillé. Ce parti-pris très idiot, qui n'est somme toute qu'une radicalisation de la bêtise du schéma de base du slasher avec et pour ados, a déjà eu son équivalent. C'était Halloween Resurrection, l'impudent huitième opus de la saga initiée par La Nuit des Masques. Ce film était aberrant mais il avait quelques idées (pompées à Freddy sort de la nuit), quelques intentions un peu élevées ; absentes ici.


La petite saillie « moi je veux bien y aller au Texas, ils font de l'excellent barbecue » restera longtemps le seul lien direct à la mythologie de Leatherface. Le film prend tout l'espace pour étaler sa troupe de jeunes ineptes, tandis que les personnages secondaires dont les forces de l'ordre ne valent pas mieux. L'odeur du gag faisandé devrait se faire sentir à ce niveau, mais il est simplement question d'une médiocrité imparable. L'écriture et le scénario se placent un niveau en-dessous de la nullité.


Tant qu'à la promesse du massacre en 3D, elle s'avère encore moins opportune que pour les Vendredi 13 en 3D des années 1980. L'inanité du résultat est même surprenante pour un film de 2013 à la destinée commerciale si conséquente. Au final, Texas Chainsaw 3D est l'opus le plus minable de la saga et de très loin, surpassant le très moqué Nouvelle génération (4e opus), lequel avait un certain exotisme ringard pour supplément d'âme. Celui-ci ressemble à un Vendredi 13 bâclé et laid (comprendre dans la fourchette haute du moche et péremptoire des Vendredi 13) des années 2010.


Les vagues aspects potables sont tous empruntés aux deux précédents opus : même photographie, quelques scènes d'une rage morbide parfois sèche et ''propre'' (le premier découpage), parfois relativement poétique (le cimetière). Notons enfin une espèce de pauvre errance romantique avec une gamine épargnée, se noyant dans l'indécision et quelques convulsions grasses de plus. Texas Chainsaw 3D est venu emmener la saga vers les abysses, ce qui est finalement son grand mérite, puisque l'univers Massacre à la tronçonneuse devrait être une anecdote à la hauteur de Demon House au lieu de circuler au milieu des Freddy, Hellraiser ou Halloween.


https://zogarok.wordpress.com/2014/08/19/saga-massacre-a-la-tronconneuse/

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le 17 août 2014

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