C'était bien et nécessaire, mais

C'était bien et nécessaire parce que le contexte de tournage du film suffit à aller le voir, pour donner de la visibilité à ce réalisateur, et l'encourager à continuer.

Je sens que je m'exprime comme une merde privilégiée du monde libre, donc je devrais arrêter là, mais en fait y'a aussi des choses qui m'ont interpellé :
- La caméra embarquée de la voiture finit par être très désagréable.
- Il y a des trucs que je n'ai pas compris, par exemple, des fois il sort de sa bagnole, va vérifier un truc au coin d'une rue, revient, n'explique rien. Je suis dans la même situation que sa jeune passagère, je me demande bien dans quels trafics chelous mon oncle baigne. Ca m'agace, mais quelque part je n'ai pas envie de le saouler avec mes questions bètes, donc je me tais et je fais la tronche. C'est peut être un point positif, en fait, cette implication physique du spectateur. Enfin, quand ce n'est pas trop étouffant.
- Parfois on est trop nombreux dans ce taxi, et tout le monde cause en même temps, comme dans la première course d'introduction, avec le voleur à la tire et l'institutrice : leur conversation intéressante au début, devient vaine, et je trouve ça dommage, même si ça donne un prétexte pour bricoler une fin au film.
- Autre chose : il a un smartphone dernier cri qui sonne tout le temps, mais il ne s'en sert pas comme d'un GPS, et il se perd. Ca m'agace. C'est con mais ça m'agace. Je sais que le métier de taxi n'est qu'une couverture pour réaliser, mais l'implication apporte du réalisme à la réalisation, non ?
- Il y a des scènettes qui sont laissées en plan : moi j'aurais bien aimé savoir ce que devient la presque veuve et les mamies aux poissons, s'il va faire du business de DVD.
- J'aurais aimé aussi que, même si c'est le cas pour deux courses (celle avec sa nièce et celle avec la militante des droits de l'homme, toutes les deux touchantes et géniales), il y ait d'avantage de mise en abîme sur la situation sociale et politique de l'Iran et sur le cinéma et la liberté d'exercer son métier au seind 'une dictature islamique. Toujours comme une merde du monde libre, c'est ce que j'étais venue voir, et je repars un peu sur ma faim.
- J'attendais ausi d'avantage de poésie drolatique et absurde de la part de ce vrai-faux chauffeur de taxi.

J'attendais un peu trop de Taxi Téhéran, finalement. En tout cas je vais essayer de voir ses autres films, puisqu'il n'arrête pas d'y faire référence dans celui là.