En 1978, Superman de Richard Donner (réalisateur également connu pour la saga L’Arme Fatale) a ouvert bien des portes. Aux différents super-héros de DC Comics et Marvel. Même si de nombreuses adaptations télévisuelles et animées ont vu le jour bien avant ce film. Mais il a fallu attendre ce jour pour que de nombreux projets d’envergures voient le jour. S’il faut attendre 1989 pour le Batman de Tim Burton, la production n’a pas attendu pour offrir à Superman une suite, et ce juste 2 ans après le 1er. Un 2nd opus qui démarre sous un ciel plutôt nuageux : rappelé à la réalisation, Richard Donner laissera pourtant sa place à Richard Lester, suite à des désaccords. Du coup, que peut-on penser d’un film ayant deux visions différentes ?

Avec la récente sortie de Man of Steel, difficile de ne pas comparer ce dernier avec ce Superman II. Hormis la présence du général Zod comme antagoniste des deux films, c’est plutôt sur le plan visuel que le jeu des 7 erreurs se dresse. Man of Steel est ce qu’il est, avec son scénario bâclé et sa niaiserie impensable, il reste un véritable florilège d’effets visuels ahurissants, avec un Superman au costume très charismatiques (sans slip rouge !). Avec Superman II, ça sent le vieux à plein nez ! Voir l’Homme d’acier prendre les airs en devient presque comique, avec ces effets spéciaux d’un autre âge (où l’acteur se retrouvait allongé ou debout, les bras tendu, incorporé à un décor qui ne fait que défiler). Ce costume obsolète (moulant et flashy tel un pyjama, sans oublier le fameux slip rouge qui fait désormais rire). Krypton, réinventée dans Man of Steel, sonne ici un peu trop kitsch (structure entièrement en cristal, avec un mélange de couleurs improbables : mauve, blanc, rose… des couleurs que l’on retrouve dans le Tron de 1982). Enfin voilà, difficile de regarder ce Superman II (comme les autres, d’ailleurs) avec un œil moderne, tant on ne fait que critiquer le rendu visuel et l’ancienneté du produit.

Maintenant, autre comparaison avec les nouveaux films de super-héros, notamment les The Dark Knight. Ces divertissements modernes qui préfèrent tous les codes du genre pour nous présenter l’homme derrière le masque, l’humain sous le costume. Un héros tourmenté, rarement proche de la victoire, ne pouvant pas sauver ses proches. Bien loin du super-héros souriant, prêt à en découdre comme il se doit pour battre le méchant et sauver sa bien-aimée constamment en détresse, le tout en s’en sortant sans la moindre égratignure ! Le costume comme neuf ! Et comme Superman II fait partie de ces super hero movies qui lancèrent le genre, le film n’échappe donc pas aux clichés. Bon d’accord, il est facile de critiquer le film sur ce terrain là. Mais bon, encore une fois, il est un chouïa difficile de voir Superman II comme un film travaillé, vu que celui-ci ne s’intéresse qu’à raconter une aventure de plus de l’Homme d’acier. Ce dernier devant affronter une nouvelle menace (liée à la destruction de Krypton) et hésitant sur le fait de révéler son identité à sa Loïs Lane.

Cependant, il faut bien admettre que Superman II, comme le premier, possède beaucoup de charme ! À commencer par sa distribution, les acteurs du film précédent rempilant tous, sans exception : Christopher Reeve (Superman), Gene Hackman (Lex Luthor), Margot Kidder (Loïs Lane) ou encore Jackie Cooper (Perry White). Dommage que Marlon Brando (Jor-El) ne soit pas de la partie (l’acteur ayant quitté le projet après le départ de Richard Donner, et refusant qu’on utilise les scènes dans lesquelles il apparaissait). Si John Williams ne répond pas non plus présent, son remplaçant Ken Thorne s’en sort honorablement, composant des musiques dans l’esprit de son prédécesseur. Et puis, un film Superman vaut le coup rien que pour le thème de Williams ! Et pour ce 2nd opus, la patte de Richard Lester se fait ressentir et apporte un peux de fraîcheur : de l’humour bon enfant. C’est plutôt plaisant et ça aide à suivre cette histoire classique.

Cependant, le changement de réalisateur se fait ressentir par moment. Dans le montage du film (on sent par moments qu’il manque certaines scènes) mais surtout dans l’esprit du film. Pour preuve, on oscille maladroitement entre le sérieux de Donner et l’humour de Lester. Surtout que pour la version de ce dernier, on semble bien plus proche du choix des producteurs que du réalisateur en lui-même. À savoir la présence de Lex Luthor, qui semble pourtant anecdotique dans l’histoire. Allant même jusqu’à filmer des séquences aux antipodes des comics : Kent et Lane couchant ensemble, Superman n’empêchant pas la mort des méchants et ce de sang-froid !

Au final, vous enlever le côté vieillot de Superman II, vous obtenez un film de super-héros fort plaisant à regarder. Et ce malgré le côté bancal de l’ensemble (dû au changement de réalisateur) et à un scénario peu original. Peut-être pas meilleur que le 1er, mais largement suffisant pour passer un agréable moment. On comprend bien quelque

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