Comme son précédent film ‘Nuevo Orden’, ‘Sundown’ est un film assez réussi, qui témoigne du savoir-faire indéniable de son metteur en scène mais qui peine à totalement convaincre. Il met du temps à démarrer. Mais quand il se concentre sur le personnage de Tim Roth, le film gagne en profondeur et en intérêt.
Lorsqu’une urgence rappelle la riche famille Bennett au Royaume-Uni, perturbant des vacances sur la côte mexicaine à Acapulco, des tensions latentes montent au premier plan entre les descendants Alice (Charlotte Gainsbourg) et Neil (Tim Roth). L’équilibre délicat du clan faussement uni, comprenant également Colin et Alexa (Samuel Bottomley, Albertine Kotting McMillan), est irrévocablement bouleversé.
Les premières scènes ne sont pas réussies. Elles sont trop courtes et ne permettent pas au réalisateur de donner de l’épaisseur aux quatre personnages. En revanche, quand la famille est rappelé en Angleterre et que Neil prétexte la perte de son passeport, la sauce commende à prendre. Ce personnage, dont on finira par comprendre qu’il est rongé par un cancer, est une énigme. Avant d’avoir cette révélation qui vient tardivement, on ne comprend pas cet homme qui ne se rend pas à l’enterrement de sa mère, qui laisse tomber sa famille pour vivre une amourette avec une locale. Mais, on finit par comprendre que cette un homme en plein lâcher-prise, qui se déconnecte de tout ce qui lui semble sans importance. Evidemment, l’homme est idéaliste et croit qu’il pourra vivre cette idylle tranquillement. Mais la violence est omniprésente : celle de la maladie et celle du Mexique. A ce titre, la fusillade sur la plage touristique réveille notre héros en plein farniente avec sa fille.
C’est aussi un film sur la famille, et quoi de plus romanesque que la famille. On sent que pour lui, sa famille est un fardeau. Il voudrait vivre en paix, elle ne cesse de revenir. On dit que l’argent fait le bonheur, mais pour Neil c’est un poids. Il décide de se couper financièrement de sa famille, et ça c’est très bien montré.
En revanche, on retrouve dans ‘Sundown’ tous les défauts du cinéma de James Franco. C’est-à-dire, les tics auteuristes. On peut par exemple citer toutes ses images qui s’insèrent dans le film et qui n’ont aucun lien direct avec l’intrigue. Ajoutons également un goût pour la complexification gratuite, comme si la lisibilité dans un film était un défaut, une facilité, une complaisance. Terminons par quelques défauts spécifiques à ce film. Les personnages secondaires sont un peu négligés et notamment le rôle de la sœur, jouée par Charlotte Gainsbourg. C’est une excellente comédienne, mais elle a si peu à jouer.
‘Sundown’ est donc le film du crépuscule, celui d’un homme qui se coupe de la vie pour vivre ses derniers instants de bonheur. Et à voir pour un très sensible Tim Roth !