Si Le Réveil de la Force s’avérait être une belle promesse, même maquillée sous un projet de reboot de l'épisode IV, Les Derniers Jedi s'employait à détruire avec une certaine fraîcheur (et énormément de points faibles) les pistes lancées par le septième volet.


La logique de destruction du précédent épisode est toujours d'actualité avec ce neuvième épisode, repris en main par un J.J. Abrams bien décidé à détruire le précédent (et très décrié) épisode de Rian Johnson. Cependant, si celle de ce dernier s'avérait au moins surprenante dans son exercice, celle d'Abrams brille par son exact opposé ; le réalisateur s'emploie ainsi à masquer, derrière son rythme effréné un cruel manque d'idées.


Et que faire de ce manque d'idées lorsque l'on se doit de conclure une saga légendaire, après un épisode critiqué, conspué et demeurant un véritable cauchemar pour certains fans ? Et bien, on fait l'erreur de les écouter.


La méthode ? Reprendre points par points et sans aucune imagination tout ce qui faisait horreur à ces derniers. Mené telle une machine infernale, et saupoudré d'une nostalgie morbide, J.J. Abrams réanime les morts, applique tête baissée le cahier des charges de tout fan endeuillé et retire ainsi toute la magie et l'émerveillement que pouvait procurer la saga.


Star Wars : L'Ascension de Skywalker n'est ainsi pas qu'un film décevant. Ni un final obèse et fatiguant carburant à la gloire passée. Ce neuvième épisode est un aveu de faiblesse. Celle d'avouer que rien n'était écrit, pensé, préparé d'autre qu'un poids lourd doré rempli de nostalgie facile. Enfermé dans ce si petit monde qu'est son passé cinématographique, ce neuvième épisode regarde dans le rétroviseur et ramasse sur la route tous les fans perdus, effrayés par la nouveauté, la fraîcheur et l'invention.


Perdu dans sa galaxie lointaine, Star Wars disparaît ainsi dans l'indifférence. Où sont les frissons ? Les larmes d'émotions ? L'amour ? Malheureusement, tout ça ne se réveille pas, il faut les susciter. Pour les susciter, il faut créer. Et quand on ne le fait pas, on se contente de réveiller les fantômes.

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le 19 déc. 2019

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QuentinBombarde

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