Oh le joli film qui vieillit mal ! J'en avais gardé un souvenir visiblement un peu déformé, une chouette histoire de quête initiatique, de premiers pas vers l'adolescence, de souvenirs de vacances avec les copains qui resteront les meilleurs du monde... Effectivement, c'est exactement le propos du film mais force est de reconnaître que près d'un quart de siècle après sa sortie, "Stand by me" a pris un coup de vieux.
Sur le papier, même avec les années, le casting a de la gueule : Richard Dreyfuss (en tant que narrateur amélioré), Kieffer Sutherland en chef de bande sadique (un archétype qui plait à Stephen King - le film est tiré d'une nouvelle de l'auteur du Maine), John Cusak en grand frère modèle et Corey Feldman en gamin traumatisé par son cinglé de père. Et puis, forcément, l'artiste maudit, River Phoenix qui, s'il dégage effectivement quelque chose de plus que les autres à l'écran, souffre d'un personnage un peu trop "beau" pour être vrai.
C'est en effet là que le bas blesse avec les années. Vouloir faire un film sur la découverte (relativement brutale) de l'adolescence, c'est bien. Ecrire des personnages prépubères avec des analyses de quadras, ça me posera toujours un peu problème. Les non-dits sont lourdingues, les discussions à coeur ouvert voient le jour aux forceps... dommage parce que la restitution des jeux de la bande est plutôt bien foutue. La mort rôde autour de nos 4 gamins débrouillards, symbole d'une Amérique traumatisée par ses conflits, mais malheureusement le décalage entre intention et résultat fait que le film boite. Pas suffisamment pour ne pas aller au bout de son chemin mais assez pour montrer ses limites.