Not enough RINGs, too much cRINGe

J'ai été un peu déçu par ce nouveau film Sonic, car malheureusement ce qui faisait sa force dans le 1er film n'est soit pas assez exploité, soit ne marche pas dans cette suite. Ce qui est dommage car le film introduit pourtant les personnages de Tails et de Knuckles. Hélas, les interactions entre ces trois personnages ne suffisent pas à propulser le film à des sommets pour les raisons suivantes :

Points négatifs : Les Schtroumpfonic 2

Alors certains choix dans le développement du personnage de Knuckles peuvent déjà faire tilter : tantôt inspiré de Sonic 3, tantôt de Sonic Boom (le jeu vidéo où il est tout en muscles et rien dans la cervelle, pas la série où il est fort et plein d'esprit) et tantôt genre guerrier attaché à l'honneur mais ne comprenant rien au monde moderne ... bref, il paraît tantôt trop sérieux tantôt pas assez, ce qui le rend difficilement attachant. Sans compter qu'il a une voix de fumeur en opposition aux voix plus fluettes et plus adaptées qu'on peut entendre dans les multiples séries antérieures.

Tails lui-même s'il a droit à une doubleuse plus habituelle (Marie-Eugénie Maréchal alias Tails dans Sonic X) mais on regrettera que son personnage ait un développement plutôt expédié comparé à Knuckles et Sonic. C'est dommage car c'est censé être le meilleur ami/petit frère de Sonic, mais il a le droit à moins d'honneurs que Knuckles et ses points communs avec Sonic sont plus dits que montrés. Et ensuite, leur amitié semble consolidée suite à une dance battle que par leur coopération contre Robotnik.

J'ai dit "dance battle" car c'est à partir de cette scène qu'il va y avoir du cringe (du malaisant) qui va bien ruiner le film :

En gros, ce sont surtout les intéractions entre le trio Sonic/Knuckles/Tails et les humains qui sont les plus malaisants dans ce film voire même entre humains tout court.

Alors qu'on était dans un long-métrage d'aventure, fantasy et SF, Sonic 2 le film est ensuite paralysé par une grosse partie comédie romantique générique bien ennuyeuse et décalée par rapport au reste. En gros, Rachel, la sœur de Maddle (la femme de Tom Wachowski), se marie avec un autre type, mais il s'avère que ...

On a l'impression aussi que les producteurs ont racheté un soap d'inspiration bollywoodienne et ont greffé une licence célèbre pour essayer de la vendre (comme pour Hop, ou Les Schtroumpfs 2 et j'en passe). Et ne me parlez pas de la scène de l'interrogatoire entre le pote shériff adjoint et l'Agent Rock : elle illustre le bas-fond de l'humour plat et nul des comédies américaines sans inspiration.

De plus, les humains dans Sonic, ça c'est déjà vu dans la série Sonic X et les fans n'étaient pas tous enthousiastes de voir ça tellement leurs relations avec Sonic et les Mobiens étaient parfois des plus étranges et décalées.

Enfin, et dernier pinaillage : Jim Carrey ne surjoue pas toujours comme il faut. Oui, monsieur ! On n'est pas au niveau de l'Homme-Mystère dans Batman Forever, mais des fois c'est presque comme.

Heureusement, l'humour n'est pas toujours aussi naze et il y a bien quelques bonnes idées et mises en scène. Encore heureux parce que sinon ce serait bon à jeter vu le potentiel gâché par un trop grand repos sur des lauriers.

Points positifs : Aventures d'émeraudes

Cependant, il faut admettre que les interactions entre le trio Sonic/Knuckles/Tails sont plus supportables que tout le reste. Mais encore ça va entre Sonic et les Wachowski, et entre Robotnik et l'Agent Rock. Et voir Rachel vénère ça passe encore même si sa grosse scène casse un peu l'ambiance du film.

On a toujours des références à Sonic 3, Sonic & Knuckles et aux comics Archie c'est déjà ça surtout avec le temple échidné antique, ou encore la Master Emerald et les Émeraudes du Chaos. Rien qu'avec aussi les aliens du début en vrai costumes et pas en CGI, c'est déjà un petit plus. Ça donne effectivement une vraie identité au film (la moitié du temps seulement à cause du côté soap).

J'ai aussi aimé quelques références plus ou moins évidentes : Sonic qui fait le héros au début du film ; le Mean Bean Café qui renvoie à Dr. Robotnik's Mean Bean Machine (un clone de Puyo Puyo Fever) ; le robot final qui ressemble au boss final du jeu vidéo du même nom et bien entendu ...

Et voir Knuckles essayer le baseball est assez sympa vu ses répliques (un conquérant d'honneur qui ne connaît pas très bien le concept du fun). Bref, tout n'est pas à jeter dans cette suite, c'est juste dommage que les créateurs du film n'aient de bonnes idées que la moitié du temps et que l'autre soit juste paresseuse ...