L'histoire : Johnny Marco, star du cinéma hollywoodien, passe ses journées à errer dans son hôtel ou au volant de sa Ferrari et ses soirées à se mettre des mines. Un jour, sa femme, prise par un empêchement urgent, lui laisse leur fille de 11 ans, sur les bras. Le film suit alors la vie quotidienne de Johnny et de sa fille Cleo.

Ceux qui connaissent bien Sofia Coppola ne seront guère surpris par l'histoire de Somwhere puisqu'on y retrouve les thèmes habituels des films de la demoiselle : le spleen, la prison dorée, etc. C'est donc un Sofia Coppola pur jus que nous avons là, car nous suivons au jour le jour la vie de Johnny et de sa fille. Banale la plupart du temps, elle est cependant émaillée d'évènements liés à la promotion de son film : séances photo, émission télévisée, et ainsi de suite. L'intérêt ne réside donc pas dans la profondeur du scénario mais dans la façon si particulière qu'a Sofia de filmer le quotidien des gens : en la laissant se dérouler et en saisissant au vol les moments drôles, absurdes ou émouvants qui apparaissent de temps à autres.

Vous aurez peut-être remarqué la ressemblance avec un autre film de Sofia Coppola : oui, Somewhere c'est Lost in Translation à Los Angeles. Les deux films ont ne nombreux points communs, mais étrangement Somewhere ne réussit pas à marquer autant que son prédécesseur. Pourtant, tout y est : on y retrouve la même maîtrise formelle et la bande originale est tout aussi réussie, mais on s'ennuie. Peut-être est ce dû au fait qu'il ne bénéficie pas du même effet de surprise que LIT, ou que Los Angeles n'a pas la même aura que Tokyo.

Toujours est-il qu'on a l'impression que Coppola réutilise les mêmes ficelles et tombe dans la facilité. Comme par exemple dans le fait de filmer un truc sans intérêt (au choix : une Ferrari qui tourne en rond/Johnny avec un moule en plâtre qui lui recouvre la tête/Johnny et Cleo en train de bronzer sur des transats) en plan fixe pendant, mettons 40 secondes. Quant au duo principal d'acteurs, si Elle Fanning est très attachante dans le rôle de Cleo, Stephen Dorff est moins convaincant dans le rôle de Johnny et ne saurait rivaliser la performance de Bill Murray dans LIT. Bref, Somewhere, bien que réservant quelques moments de grâce, est assez décevant et donne la désagréable impression d'être une pâle copie de Lost in Translation.
KevinQuevine
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le 7 janv. 2011

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