La première chose qui saute aux yeux avec Black Swan, c'est l'ambiance lourde qui y règne. Jeune fille timide, Nina est projetée sur le devant de la scène suite à sa promotion, ce qui ne manque pas de susciter la rage et les jalousies des autres ballerines. Si on ajoute à cela la pression que lui fait subir sa mère et les brimades proches du harcèlement sexuel de Thomas, on comprend qu'il est difficile pour une fille fragile comme Nina de ne pas péter les plombs.
La jeune ballerine se laisse alors dévorer par son rôle. De plus en plus instable, épuisée physiquement et psycologiquement, elle en vient même à soupçonner Lily de vouloir lui voler son rôle. A tort ou à raison?

Le film est également très chargé sexuellement, ce qui est relativement nouveau de la part d'Aronofsky qui s'en sort cependant très bien.
Le nouveau rôle de Nina provoque dans son attitude des changements qui ne laissent personne indifférent. De sa mère, qui se désole de voir sa fille devenir une telle chagasse, à l'ambiguë Lily, sans oublier Thomas Leroy, qui aimerait bien lui apprendre de nouvelles positions, et j'en oublie quelques uns (sauf les danseurs de ballets, qui rappelons-le sont tous gays). A ce titre, Black Swan aurait aussi pu s'appeler "Tout le monde veut pécho Nina". Mais cela n'a pas été le cas, allez savoir pourquoi.

Le film est porté par un casting de haut vol, Natalie Portman en tête. Sa performance est simplement éblouissante. A la fois vulnérable, névrosée, innocente et sensuelle, elle livre ici une prestation qui la propulse au panthéon des meilleures actrices de sa génération.

Les autres acteurs, sans atteindre le niveau de jeu stratosphérique de Natalie Portman, sont également très bons, Vincent Cassel et Mila Kunis livrant tous deux un jeu magistral d'ambiguïté et de sensualité animale, de même que Barbara Hershey fait froid dans le dos en mère tyrannique.

Aronofsky signe ce qui est sans doute son meilleur film. Black Swan a cette atmosphère démente et aliénante que possédaient Requiem for a Dream et Pi, alliée au réalisme charnel de The Wrestler. Le réalisateur se permet aussi de donner à son film un ton plus sensuel et sulfureux qu'à l'accoutumée, et de flirter avec le cinéma d'épouvante, avec une grande réussite. Après, certains rageront sur le fait qu'encore une fois, Aronofsky ne fait pas dans la subtilité n'hésite pas à faire usage de musiques tonitruantes et de plans chocs, mais il faut reconnaître que marche puisque Black Swan est une véritable claque.
KevinQuevine
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le 30 janv. 2011

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