2022, c'est bientôt.
Dans ce film de science fiction (ou d'anticipation?), l'humanité est surpeuplée et affamée après avoir vidée la terre de ses ressources naturelles. En 1973, les 30 glorieuses vont s'achever et la crise pétrolière est là. Il est aisé de comprendre pourquoi ce film de Richard Fleischer a eu beaucoup de succès.
L'histoire se déroule à New York, 40 millions d'habitants et une température caniculaire, l'eau est rare. Un homme riche est tué et l'inspecteur Charlton Heston enquête. Il est naturellement incorruptible et de plus en plus soupçonneux quand les plus hautes autorités lui demandent de classer l'affaire.
On a donc un thriller pré apocalyptique dans un univers qui est baigné le jour d'une lumière verte (un peu ridicule) et où les aliments synthétiques sont la norme avec l;'arrivée d'un nouveau produit issu du plancton, le soleil vert.
Cette couleur est la clé puisque toute verdure semble avoir disparu sinon dans des images d'archives. avec les vrais aliments que certains arrivent à trouver miraculeusement à des prix exorbitants pendant que les pauvres dorment dans les escaliers (ou s'offrent comme "mobilier" quand ce sont de belles jeunes femmes) et que les manifestations sont réprimées à coups de bulldozers par une police dépassée.
Des plans serrés pour montrer la surpopulation, un montage relativement rapide pour décrire la montée du suspense pendant l'enquête, un Edward G. Robinson émouvant (d'autant plus qu'il se sait malade et condamné dans la réalité) pour évoquer les souvenirs du monde ancien (donc celui du spectateur de 1973), tout cela impressionne, même 45 ans plus tard, malgré quelques passages un peu ternes.
Et puis il y a le dénouement terrifiant (j'ai menti quelque part dans ma description pour ne pas le spoiler) et finalement logique qui a beaucoup fait pour l'impact de ce film.
Alors bien entendu, on en est loin, mais Malthus aurait aimé ce récit d'anticipation, en espérant qu'il ne s'agisse que de science fiction.