La résistance à l'hollandaise.

Quatrième film de Paul Verhoeven, il aura fallu attendre plus de vingt-cinq ans pour le découvrir dans une version intégrale en France, le montage original ayant été coupé de plus de 30 minutes.
Il s'agit de suivre le portrait de six amis, tous issus de la bourgeoisie hollandaise, et qui vont devoir prendre leurs destinées en mains avec l'arrivée de la Seconde Guerre Mondiale. Il va y avoir des résistants, des collaborateurs et des espions, mais le film suit en particulier un certain Erik, que joue Rutger Hauer, largement inspiré de Erik Hazelhoff Roelfzema qui fut un héros de la résistance néerlandaise.

J'avoue qu'à plusieurs moments, j'ai un peu décroché de l'intrigue car je suis très peu au fait de l'occupation allemande des terres hollandaises. Sans doute une question de culture. Mais la technique en elle-même est suffisamment impressionnante, et fortement ancrée dans les thématiques de Paul Verhoven, que j'ai pris un grand plaisir.
Le grand mérite est de montrer un personnage principal non pas comme un héros, mais comme quelqu'un d'ambigu, qui avait l'air de sentir le vent tourner quand il fallait sauver sa peau, comme son passage en Angleterre. Et cela, Rutger Hauer le rend très bien. Il y a aussi deux autres habitués du cinéma du réalisateur, à savoir Jeroen Krabbe et Derek de Lint.

Comme je le disais, même si c'est un film de guerre, on a là deux des thématiques chères à Verhoeven parmi lesquelles le sexe et la violence. La mort frappe sans prévenir, avec des scènes impressionnantes de bombardements, et le sexe, car le corps est montré comme une arme de séduction massive. Cela rappelle beaucoup Black Book, sorti en 2006, où Carice Van Houten est elle aussi un personnage ambigu.

Si on compare ce dernier film et Soldier of Orange, le comparatif irait malheureusement au désavantage du second, mais il résulte une histoire foncièrement passionnante et quand on ne connait pas l'histoire de la résistance néerlandaise, très instructive.