Sept cartes à abattre

Dans le futur a été instaurée la politique de l’enfant unique sur toute la Terre, afin de lutter contre la surpopulation, tous les enfants illégaux étant cryogénisés. Aussi est-ce dans le plus grand secret que Terrence Settman (Willem Dafoe) élève les sept filles que sa propre fille a eues avant de mourir. Les septuplées (toutes jouées par Noomi Rapace) profitent de leur ressemblance pour n’occuper qu’une seule identité, chacune des filles l’adoptant un jour de la semaine. Mais un soir, l’une d’entre elles ne revient pas au domicile... Le gouvernement a-t-il découvert l'existence de ces sept grains de sables dans les rouages de son implacable machine ?

Production de science-fiction à petit budget (ce qui se ressent dans certains effets spéciaux), Seven sisters vaut surtout pour la septuple prestation de Noomi Rapace. Même si l’actrice ne parvient pas toujours à adapter son jeu, les différences entre les sept sœurs étant surtout marquées par la coupe de cheveux et les vêtements, elle parvient à insuffler suffisamment de vie aux différents personnages et à leur caractère distinctif pour qu’on s’y prenne plusieurs fois à y croire.
Pour le reste, Seven sisters peine à se hisser aux niveaux des productions du genre, la réalisation platement télévisuelle de Wirkola n’aidant pas à entrer dans une ambiance désespérément cheap. Le rythme reste constamment présent, de même que l’action, et pour peu qu’on ne fasse pas la fine bouche, on pourra se laisser emporter par un scénario suffisamment bien ficelé pour être honnête (quoique plus prévisible que la promotion du film ne le laissait penser). Malgré tout, le film ne parvient guère à se hisser au-dessus de son statut de Minority Report du pauvre, et est à réserver à un public peu familier du cinéma d’anticipation.