
On ne peut pas dire que cette énième description d'un monde totalitaire brille par son originalité : prenez n'importe quelle dystopie de ces trois dernières années -et il y en a- pour avoir une idée de l'ambiance et de la photographie du film.
J'ai l'impression que c'est devenu un genre à part entière et que je suis déjà un peu lassé.
Mais c'est pas le problème principal : non, si je dois retenir un truc de ce film, c'est surtout le nombre hallucinant d'incohérences qui plombent son scénario. A plusieurs moments, tout spectateur doté d'un QI plus élevé que celui d'un admirateur de Cyril Hanouna sera obligé de se prendre la tête entre les mains, et de la secouer de gauche à droite en criant sa déception à qui voudra bien l'entendre.
Pas convaincu ? Voici quelques exemples :
- Pourquoi le Bureau d’Allocation des Naissances ne met-il pas le paquet en envoyant dès le départ une mini armée faire le ménage dans l'appartement des sept sœurettes ?
- Comment six femmes, pas particulièrement badass (le premier qui me dit "ah si, il y en a une qui fait de la boxe" peut retourner se coucher), arrivent-elles à éliminer et semer des équipes ultra-entrainées qui ne sont pas là pour rigoler (la preuve, ils éliminent froidement un portier ou un collègue de Karen Settman un peu relou, alors qu'ils n'ont strictement aucune raison de le faire)
- Pourquoi Adrian (le flic moustachu) n'est-il pas embêté une seule seconde lorsqu'il entre dans un service -que l'on imagine un peu sécurisé tout de même- et assiste à l'euthanasie d'une enfant ?
- Comment Thursday (à moins que ça ne soit Wednesday, ou Saturday… Mais on s'en fout) a t'elle trouvé une robe et des talons aiguilles alors qu'elle vient de partir en catastrophe de son appartement (qui vient d'exploser) pour aller assister la conférence de Nicolette Cayman ?
- Pourquoi ladite Nicolette Cayman n'a t'elle pas l'air le moins du monde inquiétée à la fin du film alors qu'elle devrait être accusée publiquement de crime contre l'humanité ?
J'aurais pu continuer pendant longtemps mais sérieusement, au bout d'un moment, on ne compte plus le nombre d'illogismes de Seven Sisters. Mais il y a pire : la seule idée intéressante qui aurait pu sauver le film (donner l'occasion à une comédienne d'interpréter sept rôles), est vraiment très mal exploitée. Si le challenge de jouer sept personnages se limite à avoir sept perruques et quelques accessoires différents, je vois pas trop l'intérêt. A aucun moment, on ne ressent de liens entre les différents membres de cette fratrie et aucune n'est personnalisée de manière convaincante. A tel point que lorsque l'une d'entre elles meurt, on se dit que c'est pas très grave car il en reste encore en stock.
Si ça se trouve, Eddie Murphy tire mieux son épingle du jeu dans La famille Foldingue. Bon, je vais peut être pas le regarder pour vérifier ça .