Seul sur Mars par Laura Emilie

“Seul sur Mars” dernier-né de Ridley Scott est un film de science-fiction et aussi d’aventures j’ai envie de dire, pas spécialement le genre de films que j’attends avec impatience en général, alors autant dire que je suis partie au cinéma avec un avis parfaitement neutre !

Il me semble que j’avais vaguement vu la bande-annonce au cinéma de ce film mais je n’avais pas spécialement envie de le voir, mais bon j’ai quand même fait le déplacement pour accompagner Monsieur. Je pensais quand même que le film serait uniquement basé sur le personnage de Matt Damon, un peu comme dans “Gravity” mais ici non on suit deux actions simultanément : l’histoire de Damon sur Mars et celle de ses collègues à la NASA qui vont tout mettre en œuvre pour le ramener. Les premières scènes, celles où le personnage est abandonné sur Mars sont plutôt stressantes, il faut savoir que tout ce qui se passe dans l’espace comme ça, ça m’angoisse vachement, je ne sais pas pourquoi mais voir l’immensité de l’espace, ça me fait peur. Mais pas Matt Damon, non lui il n’a pas peur une seconde. Il est seul sur Mars, abandonné, mais il n’en perd pas moins le moral.

On suit donc les péripéties de notre astronaute Mark Watney, qui s’occupe en faisant un potager, en écoutant de la musique, en enregistrant des sortes de vlog, … C’est sûrement le gars le plus positif de toute la galaxie ! Et c’est quand même pas mal déroutant, car je n’ai pas souvenir d’un seul moment de profond désespoir. Alors que sincèrement je pense que même le meilleur des astronautes du monde qui se retrouve tout seul sur une planète hostile a quand même un moment de détresse ! Mais lui non, il est trop cool pour être désemparé, il a des ressources alimentaires, il a de la musique disco, il s’en fout, il est juste cool. On se doute très bien qu’il a envie de rentrer sur Terre, qu’il a espoir que quelqu’un vienne le sauver mais en attendant il ne perd pas le moral, et je trouve ça quand même assez étrange. Et donc en parallèle des scènes sur Mars, on voit comment la NASA s’organise pour aller récupérer le Watney, parce que forcément ce n’est pas si évident que ça d’aller chercher quelqu’un sur Mars hein, c’est compliqué. Mais comme dans tout bon film américain qui se respecte, tout va bien, tout est bien qui finit bien. En vérité on ne croit pas une seule seconde à ce film, tout est trop positif pour qu’on puisse y croire et finalement le problème est qu’on ne ressent pas vraiment d’empathie pour le personnage de Mark Watney et c’est dommage, parce que personnellement j’aime vivre l’histoire avec le personnage, comprendre ce qu’il ressent et là on passe complètement à côté de ça.

Côté histoire je n’ai pas grand-chose à ajouter, alors penchons nous un peu plus sur les acteurs. Déjà je ne sais pas si je suis la seule à trouver ça perturbant de retrouver Matt Damon et Jessica Chastain dans “Seul sur Mars” après les avoir vu tous les deux dans “Interstellar” de Chris Nolan, surtout que dans ce film le personnage de Damon était déjà seul et abandonné sur une planète hostile. J’ai trouvé ça vraiment bizarre de les revoir dans ce genre de films aussi rapidement. Mais bon, il n’empêche qu’ils sont tous les deux très bons, comme toujours j’ai envie de dire, c’est un sans faute pour quasiment tout le monde. On notera aussi la présence de Sean Bean et de la blague à propos du “Seigneur des Anneaux”, alors est-ce que cette blague était déjà dans le roman dont est adapté le film ou alors est-ce que Scott a ajouté cette référence par rapport à la présence de Bean, je n’en ai aucune idée. Et pour ce qui est des autres acteurs, Jeff Daniels, Kristen Wiig, … tout le monde fait le job correctement mais personne ne sort vraiment du lot.

En gros, un film comme un autre, on ne se sent pas la patte Ridley Scott, qui pourtant a su faire d’excellents films, des pépites même, comme “Alien le huitième passager” ou “Gladiator” pour ne citer que ceux là. Tout reste très académique, l’histoire, la réalisation, les acteurs, tout est trop lisse et trop maîtrisé pour faire ressentir quoi que ce soit et c’est vraiment un gros dommage.