Une filiation prestigieuse, un solide bagage de scénariste derrière lui, pas étonnant que Julien Rappeneau fut tenté par la mise en scène, contre l’avis de son père Jean-Paul. Et, on peut le dire sans hésiter, il a bien fait. « Rosalie Blum » est une véritable douceur, à la fois acidulé et fondant au cœur. Un feel good movie sans prétention, mais non sans inspiration.


C’est en effet la structuration en quatre temps du film qui surprend. A peine on s’attache à Vincent, que l’histoire redémarre presque pour passer à celle d’Aude, le même effet se produisant avec l’enchainement de la séquence Rosalie, le tout s’achevant sur un temps fort où se répètent insidieusement les précédents, leurs donnant sens et équilibre. C’est très ludique.


Mais l’artifice peut parfois trouver ses limites. Ce n’est pas du tout le cas ici, grâce à un casting formidable qui se joue de la situation avec une belle générosité. J’attendais beaucoup à vrai dire de ce film car je pensais (bande annonce + titre) que le rôle de Noémie Lvovsky serait plus important. Cette ACTRICE méritant bien plus que ces seconds rôles auxquels on l’a cantonnée depuis trop longtemps. Elle n’occupe pas tout l’espace du film, mais quand même, elle y est une fois de plus savoureuse et y offre les plus belles émotions. Elle fait de Rosalie une de ces personnes avec qui l’on partagerait de vrais moments d’humanité, entre fêlures et bien être. Vincent et Aude sont eux aussi de très beaux rôles. Kyan Khojandi, malgré l‘affligeante banalité de son personnage, le rend beau et touchant. Quant à Alice Isaaz, elle possède cette candeur effrontée, avec ce sourire ravageur et ce regard si expressif elle est incandescente. Et bien sur comment ne pas citer Anémone en mère abusive déglinguée, Sara Giraudeau et Camille Rutheford en bonnes copines fofolles et Philippe Rebbot en colocataire à l’âme circassienne, ils viennent ajouter de petites notes de fantaisie et de drôlerie plus qu’appréciables.


C’est donc un très bon moment qui vous attend en voyant « Rosalie Blum ». Oubliez toute réminiscence à Amélie Poulain (je ne vois toujours pas de comparaison possible !), laissez votre scepticisme au vestiaire, et prenez ce premier film tel qu’il est, adorable (avec quelques défauts bien sur) et plutôt salvateur de notre morosité quotidienne.

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le 25 avr. 2016

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Fritz Langueur

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