Récit initiatique sensible, Retour à Séoul est un film extrêmement réussi. Il fait preuve d'une justesse remarquable dans son réalisme et parvient parfaitement à faire sortir un ressenti universel de l'histoire pourtant bien singulière de son personnage.
On pourrait croire à un vrai retour aux sources par son titre mais c'est un dépaysement fort que le film nous propose. On découvre le pays natal de Frédérique à ses côtés, ses moeurs, ses petites traditions quotidiennes, des différences qui ressortent très naturellement. On accompagne alors cette jeune femme dans un parcours identitaire magnifique et dramatique. Au centre de l'oeuvre, cette identité se déconstruit et se construit de manière tragique à plusieurs reprises, ce qui se manifeste par des réactions émotionnelles fortes et parfois décalées par rapport aux situations.
Des parallèles magnifiques s'établissent tout au long du film. Que ce ne soit la métaphore tout à fait pertinente et poétique liant la musique à l'identité, ou le parallèle le plus marquant pour moi : ses réactions très différentes au choc d'une rencontre qui vient illustrer le progrès qu'elle a effectué dans son parcours.
Retour à Séoul saisit les changements de la vie, la volatilité de certains instants, de certaines relations, et même du "soi". Les scènes sont extrêmement touchantes et une douce ironie plane sans arrêt dans la plupart des situations, ironie qui nous ramène à celle que l'on peut percevoir dans des instants de nos propres existences.