Il y a des moments comme ça où j'ai l'impression que je suis un masochiste pur et dur. C'est ce que je me dis à chaque fois que je vais voir ce genre de films au cinéma. Je sais à quoi m'attendre, quelques fois je suis agréablement surpris mais généralement je suis conforté dans mes à-priori. Le nouveau bébé de Paul W.S. Anderson est le cinquième volet de la saga Resident Evil. Un nom tristement célèbre chez les cinéphiles puisqu'apparamment le monsieur est spécialisé dans l'étron. Je n'avais jamais vu de films de lui ni de Resident Evil d'ailleurs. J'ai donc été victime d'un double dépucelage qui s'apparentait plutôt à un viol. Oui mesdames, mesdemoiselles, messieurs, j'ai bel et bien été violé par Paul W.S. Anderson. Il m'a forcé à voir des choses que je ne voulais pas voir mais ma bonne mémoire me permet de tout vous raconter dans la critique qui suit et ainsi de vous prêcher la bonne parole et préserver vos yeux encore purs.



La séquence d'introduction donne le ton, ce film sera tape à l'oeil et moche. 3D à l'appui, ralenti arrière, on a l'impression d'assister à un désagréable spectacle de marionnettes. Hé les mecs, moi je vais au cinéma pour voir du cinéma, pas un spectacle de marionnettes bidon qui tente de se donner un côté cool alors que ça ne l'est pas. La messe est dite, vos yeux vont morfler. There will be blood in your fuckin' eyes!
Enfin quelque part il n'y a pas tromperie sur la marchandise, on voit dès le départ que ce film est un produit marketing destiné à faire bander Dylan, 13 ans, qui a envie de voir un "putain d'bon film" en sortant du collège et après avoir loupé une interro d'histoire où il a fièrement dit que Marignan était un général romain qui a tué Attila pendant la guerre de Cent ans.

"Mé té tro nule ta pavu lé zotre filme avan 2 voir clui-la!" me dira ce même Dylan. En effet Dylan, tu as parfaitement raison, je n'ai pas vu les autres Resident Evil avant de voir Retribution. J'aime trop la saga vidéoludique pour ça. Néanmoins j'avais envie de me faire une petite idée de l'ampleur du désastre. Puis ne t'en fais pas Dylan, au début ils t'expliquent ce qui s'est passé avant et vu le scénario rachitique je n'ai pas été perdu en cours de route. C'est pas bien compliqué, tout est fait pour qu'on sache ce qui s'est passé précédemment.
J'ai quand même été effaré par la faible consistance du scénario. Le résumer est bien simple: des personnages vont d'un point A à un point B tout en butant des zombies qui arrivent en masse toutes les 5 minutes. Je sais bien que le scénario n'est jamais l'objectif prioritaire de ce genre de films mais là franchement ça laisse perplexe... Ce film est d'un vide intersidéral, c'est incroyable de remplir 1h35 avec rien.

On atteint ici un niveau de connerie, de manques d'idées et de laideur assez impressionnant. Si encore ce film était décomplexé, assurait un côté fun. Mais non, ça se prend archi au sérieux, ça tente de développer une histoire et pire, Anderson essaie d'instaurer une petite "intrigue émotion" entre Alice et une petite fille. Mais les personnages sont tellement mal écrits qu'on en a juste rien à foutre.



"Mé lé sène dakssion son jéniale!" me rétorque Dylan (oui Dylan sait faire des fautes d'orthographe à l'oral, tout un concept. Ce garçon est étonnant). Et non Dylan, les scènes d'action ne sont pas géniales. Elles se résument souvent à de simples champ/contre-champ d'une banalité sans nom pendant les scènes de tir. Mais ce qui constitue le sommet du ridicule, ça reste ces ralentis d'une laideur et d'une stupéfiante inutilité.
N'empêche sans ces ralentis, le film durerait 1h10 à tout casser. Hé, mine de rien ça aurait sauvé 25 minutes de ma vie! 25 minutes de préservation neuronale tout du moins. Le nombre moyen de neurones perdus pendant le visionnage de RE: Retribution se chiffre en millions. Paulo aime faire durer le plaisir. Un beau sadique.

Paul W.S. Anderson a voulu donner un côté trop cooool à ces scènes d'action mais c'est franchement pathétique. Peut-on faire plus gratuit, moche et vain? Le côté ultra poseur de l'étron est en plus franchement irritable. Honnêtement, à quoi ça sert de faire un film poseur avec des personnages sans aucun charisme? Mais ceux-ci sont complètement abandonnés, on s'en fout de leurs péripéties. Sans rire, ils n'ont pas réussi à faire de vrais personnages de cinéma en 5 épisodes? C'est du délire!


Puis les dialogues... Doux Jésus, les dialogues... Entre lieux communs, punchlines du pauvre et explications qui s'étirent en longueur nous sommes servis. Ah Paulo, tu devrais céder la main lorsque tu écris un film parce que là le niveau vole très bas, on dirait qu'un élève de CM2 geek et obèse a pris en charge l'écriture du scénario.
L'esthétique du film fait très jeu vidéo, tout est retouché et qu'est-ce que c'est laid. Autant la photographie reste convenable lors de scènes "calmes", autant pendant les scènes d'action c'est juste immonde. Et concernant la 3D, bien entendu elle ne sert à rien. On ne fait que voir des objets voler en direction des spectateurs. T'as l'impression d'être à la foire.

Au casting on retrouve Milla Jovovich qui ne doit sa carrière cinématographique uniquement grâce au fait qu'elle se tape les réalisateurs (ah c'est sûr que faire quequette avec tonton Besson ça aide à lancer une carrière). Elle a de la chance d'être mariée avec Anderson, après tout ce tâcheron est un des réalisateurs les plus rentables à Hollywood actuellement.

Ensuite on revoit l'insupportable Michelle Rodriguez avec son air trop badass t'as vu, sourcil droit levé et punchlines merdiques à souhait. Quant au reste on s'en fout un peu, de toute façon on ne voit qu'Alice le personnage principal. L'intrigue (hihihi je me gausse) ne tourne qu'autour d'elle. Mais mine de rien il y a de la gonzesse plutôt bonne, je pense à la blonde et à l'asiat. A-t-on envie de les claquer violemment contre un mur? Oui. Les verra-t-on nues? Non. Si encore il y avait des boobs à l'air et de la baise sauvage le film aurait quand même eu un minimum d'intérêt mais non même pas. Rageant. Frustrant.



Resident Evil fut quand même une sacrée expérience de cinéma. Rien n'est bon, tout est nul. Bon je trouve quand même qu'il y a un plan à sauver mais bon, derrière il n'y a aucune tension palpable. Puis la mise en scène dans sa globalité est juste dégueulasse. Mais comment peut-on manquer de créativité à ce point? Bon après les profanes s'en moquent, ils veulent juste voir des explosions. C'est regrettable de constater que ce genre de franchises puisse marcher à ce point, je veux dire qu'il y a quand même énormément de critères pour dire que ce film est juste nul à chier. Je veux bien que le cinéma réserve une grosse part de subjectivité mais là tout est à jeter quoi, rien de bon à en tirer.

"Chak1 c guou!" me dit Dylan. Mais oui Dylan, mais désolé. Pour moi aimer ce film relève de la science-fiction. Et après les médias vont dire que ce qui se passe en Syrie sous le régime sanguinaire de Bacher El-Assad c'est terrible. Mais non, il y a pire que ça. Il y a Resident Evil: Retribution! Et limite je suis presque sérieux car ce film participe vraiment activement à l'abrutissement des masses. Si on abreuve la jeunesse de produits de ce genre on se retrouvera avec un mec moins intelligent que Franck Ribéry en président de la république dans 50 ans.La culture se perd les enfants...

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce film. En fait il y a un petit potentiel nanar mais trop peu présent, l'ensemble est réellement trop chiant. Les 1h35 ne sont même pas passées vite tant ce film est répétitif, lassant et pas imaginatif pour deux sous. Les scènes d'action multiplient les incohérences et en fin de compte on oublie très vite ce film. En revanche on n'oubliera pas de sitôt le douloureux souvenir qu'il nous a laissé.
Resident Evil: Retribution est un film qui à la fois atteint le niveau zéro du cinéma et pisse gaiement sur tout ce qui fait de Resident Evil une grande saga vidéoludique. Si vous voulez voir de vrais bons films de zombies, tournez-vous vers Romero mais pas vers ce machin. Ici point de tension, point d'intrigue, le néant. Le vide. Ce qui caractérisera votre boîte cranienne à la sortie de la salle en gros. Je me permets de conclure sur ce message d'ami car je vous aime tous et que vous êtes mes frères et soeurs: Si on vous propose d'aller voir RE5, n'hésitez pas et barrez-vous. Changez d'amis, d'adresse, fuyez et économisez.
Moorhuhn
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Souffrir... Mon plaisir. Confessions d'un masochiste et Mon panthéon du caca 2012

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le 3 oct. 2012

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