Alors que la plupart des films touchant au voyage dans le temps en exploitent le potentiel comique ou scénaristique, Quartier Lointain est avant tout un film contemplatif, domaine dans lequel il excelle. La bande-son du film,composée par le groupe Air, ainsi que les superbes décors montagneux contribuent beaucoup à l'atmosphère aérienne et mélancolique du film.

Si la mise en scène profite pleinement à l'ambiance éthérée du film, elle a tendance à handicaper la narration qui est ralentie par la lenteur du rythme et l'économie de dialogues. Si l'histoire n'en souffre pas trop, le background scénaristique et les personnages secondaires sont en revanche moins étoffés que dans le manga.

La narration est par conséquent centrée sur le personnage de Thomas, un choix heureux à mon humble avis car le jeune Léo Legrand livre ici une interprétation impeccable, même s'il est avouons-le aidé par sa beaugossitude et son charisme.
Les autres acteurs ne s'en sortent pas trop mal non plus, à l'exception de Jonathan Zaccaï, assez terne et figé dans le rôle du père de Thomas. Je veux dire, si mon père était aussi naze, je serais content qu'il s'enfuie. Un autre détail amusant est le fort accent allemand de la mère de Thomas, ce qui est curieux dans la mesure où son mari est censé être un ancien résistant. Décidément, on ne peut pas dire que Thomas soit gâté du point de vue familial.

Alors, Quartier lointain est-il à la hauteur du manga qui l'a inspiré? La réponse est oui. Sam Gabarski a certes transposé l'histoire dans un contexte totalement différent et pris la liberté d'effectuer quelques coupes au niveau du scénario, mais il a su rester fidèle à l'esprit du manga sans pour autant l'imiter bêtement.

Conclusion : Quartier Lointain est, très réussi sur les plans visuel et sonore. L'histoire est quant à elle sobre et bien menée, et Léo Legrand porte le film avec brio. Après la semi-déception de Somewhere, Quartier Lointain est une très bonne surprise qui montre qu'un film contemplatif peut avoir un scénario solide.
KevinQuevine
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le 7 janv. 2011

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