Les pirates ont des tas d’histoires à raconter. Voyez celle de Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence, où Jack Sparrow se retrouve malgré lui embarqué dans la mystérieuse quête de la fontaine de Jouvence, croisant au passage son premier amour interprété par la ravissante Penelope Cruz, seconde d'Edward Teach alias Barbe Noire, capitaine du Queen Anne's Revenge. Oserez-vous affrontez de nouvelles peurs ?


Le navire des Pirates des Caraïbes sur le point de chavirer ?!


Compagnons d’aventure, l’heure est grave. Pour sa quatrième aventure, Jack Sparrow et ses Pirates des Caraïbes font place à de multiples changements risquant de ne pas être au gout de tout le monde. Rob Marshall succédant à Gore Verbinski, Orlando Bloom et Keira Knightley absents, Pirates des Caraïbes : La fontaine de Jouvence va devoir compenser ses lourdes pertes s’il ne veut pas s’attirer les foudres des fans de la première heure.


Cette suite avait tout pour être de qualité grâce aux retours des anciens, l’arrivée de nouveaux personnages, le changement de décors et le scénario. Commençons par les personnages. Où sont les points positifs, où sont les négatifs :


Jack Sparrow, intérêt numéro de la franchise sans qui son visionnage n’aurait pas lieu d’être. Profitez bien de l’interprétation Johnny Depp et écriture du personnage avant qu’il ne perde de sa splendeur dans le cinquième opus. Ici, il continue à jongler entre sérieux et humour décalé, improviser à chaque épreuve et jouer de sa tchatche légendaire pour ce sortir de ses problèmes. Avoir décidé d’explorer un petit plus son passé en le mettant face à son premier amour, c’était une excellente idée, d’autant plus que les deux personnages se complètent à merveille, brillant de charisme et de fougue.


Penelope Cruz dans le rôle d’Angélica, experte dans l’art de la tromperie et ancien amour de Jack Sparrow, je suis preneur à condition que vous creusiez leur passé. Hors là, c’est furtif. Cependant, j’ai apprécié le duo, leur jeu de séduction/manipulation, leur personnalité proche l’une de l’autre et le charisme des deux acteurs dont l’alchimie marche. Johnny Depp repoussant les avances de Penelope Cruz ?! Ca c’est de l’improbable, ça c’est du culte !


Ian McShane dans les bottes du célèbre pirate Edward Teach alias Barbe Noire, Capitaine du Queen Anne’s Revenge. Ce navire n’a rien à rougir du Hollandais Volant. Barbe Noire possède parmi son équipage des sortes de zombies, il a trouvé le moyen d’enfermé le Black Pearl dans une bouteille comme le Brainiac de Superman l’avait fait pour la Cité de Kandor, et son navire qu’il contrôle totalement à l’aidée de son épée, utilise un canon de feu Grégeois. McShane est bon, très bon, MAIS ce Barbe Noire, fait trop vulnérable, faible, en bout de parcours. C’est ça votre « terreur des mers » ?! Il aurait mieux valut l'intégrer avant Davy Jones afin de donner cet effet de contrebalancement.


Geoffrey Rush de retour en Capitaine Barbossa. Ici, surprise, Barbossa, désormais unijambiste suite à une bataille où il perdit le Black Pearl, bosse désormais sous l’autorité du roi d’Angleterre. Encore de la manipulation dans l’air ? En tout cas, j’aime le renouvellement de ce personnage gagnant en intérêt. Puis son duo avec Jack, je suis fan, vraiment fan.



Sais-tu quand je me sens proche du tout puissant ? Lorsque je vois
souffrance, mort et angoisse, c’est là que le vrai dessein de ce monde
est révélé.



Pourquoi le Black Pearl est dans une bouteille ?


Passé ces protagonistes, le mini caméo de Jack le capucin et Teague Sparrow, le paternel de Jack Sparrow, qu’en est-il du reste ? Rob Marshall a sans aucun doute vu la trilogie, seulement il n’a pas réussi à saisir l’essence même de ce qui a fait son succès. Son quatrième opus des Pirates des Caraïbes, ça c’est indiscutable, il est très beau. Faisons main basse sur l’absence de batailles navales et ce coté moins fantastique pour partir du principe que « La fontaine de Jouvence », a l’intention louable de revenir aux sources de la franchise en nous immergeant plus profondément dans le quotidien détaillé des pirates, tout en nous emmenant là où nous ne sommes jamais allé.


En Espagne, en Angleterre rencontrer le roi dans son somptueux château, à bord du Queen Anne's Revenge puis du Providence, sur la Baie de White Cap en se confrontant à des sirènes malfaisantes, dans une jungle luxuriante, le navire échoué de Juan Ponce de León jusqu’à la Fontaine de Jouvence, nous ne pouvons pas reprocher à Pirates des Caraïbes 4 de ne pas nous faire voyager.


Rob Marshall penche la franchise vers l’excursion archéologique à la Indiana Jones. Pourquoi pas ? A condition de bosser sur le scénario, les personnages et les musiques. Comment peut-on négliger ces trois éléments primordiaux? D’autant plus pour les musiques, l’âme des blockbusters, son vecteur d’émotions. Horreur et damnation, Hans Zimmer joue les fainéants en recyclant ses musiques et en créant de nouvelles, insipides ?! « Ce n’est pas vrai ! C’est impossible ! », vous dirais le jeune Luke Skywalker.


Une bande originale foireuse et c’est tout une franchise qui s’écroule. « Pirates des Caraïbes » vient de perdre son coté épique juste à cause de cette erreur impardonnable. Voila pourquoi cet épisode quatre est si décevant: parce que ces scènes d’action et scènes posées ô combien réussies sont liées à un accompagnement musical sans réel peps empêchant de nous donner des frissons d’émotions.


Et ce n’est pas avec cette seule séquence entre un jeune prêtre et une sirène apeurée formidablement jouée par Àstrid Bergès-Frisbey qui fera changer ma position, bien qu’il faut l’avoué, j’ai éprouvé de l’empathie à ce moment là. Je n’arrive pas à croire qu’un Pirates des Caraïbes ne sache pas narrer son histoire correctement, je n’arrive pas à croire que cet opus soit si léger sur tous les plans. On ne ressent rien face à cet épisode HS dispensable, hors puristes demandant leur dose de Sparrow. Il est vrai, ça sent le doux parfum d’aventure exotique, mais on aura rapidement envie d’en essayer un autre, meilleur.



Angelica : Admets le Jack, tu es toujours amoureux de moi. Jack
Sparrow : En fait, si tu avais une sœur et un chien, je choisirais le
chien.



Au final, ça me fait mal de dire que ce Pirates des Caraïbes : La fontaine de Jouvence, m’a presque laissé indifférent. La faute à une galerie de personnages mal écrits, une histoire fade, un manque cruel d’émotion, une bande originale fainéante, le duo Philip/Syrena (sérieux, ce nom...) niais au possible alors qu’il partait sur de bonnes bases, ainsi qu’un trop grand nombre de longueurs. Pour le reste, demeurons objectif, La fontaine de Jouvence offre de jolies scènes d'action (l'évasion de Jack du palais Saint James, l'attaque des sirènes), des décors paradisiaques, une vie de pirate parfaitement illustrée, des effets spéciaux de grande qualité, des petits rebondissements prévisibles, un Johnny Depp toujours aussi hilarant, une Penelope Cruz et un Geoffrey Rush relevant le niveau du film. A voir ne serait-ce que pour ces quelques points positifs et le fait que des films sur les pirates, ça ne court pas les rues.

Jay77
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le 23 juin 2019

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Jay77

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