PEUR DE RIEN (13,9) (Danielle Arbid, FRA, 2016, 120min)
Une comédie dramatique énergisante qui dépeint les péripéties de Lina jeune fille de 18ans quittant son Liban natal pour venir à Paris étudier et trouver une certaine forme de liberté. Danielle Arbid nous livre une chronique ethnologique du début des années 90 en France d'inspirations autobiographique. La réalisatrice avec une mise en scène assez sèche, au découpage brut, aux nombreuses ellipses, nous livre un portrait touchant d'adaptation et d'émancipation d'une jeune femme en terre inconnue parcourant la fac, les milieux monarchistes, rock, gauchistes en saynettes parfois un peu caricaturales mais le plus souvent bien vues. Un récit d'initiation qui impose son style au fil de l'envol et de l'assurance de son héroïne, aidé par un scénario original (ça fait du bien à une époque où tant de films ne cessent de reprendre des histoires ou faits réels) parfois maladroit, un peu convenu mais toujours sincère en mêlant l'intime au social et empli d'une vitalité bienveillante. Un portrait juste de cette France multiple, faite de culture, de repli sur soit, et d'ouverture d'esprit politique porté par la débutante Manal Issa au charisme évident, une révélation touchante, d'un naturel désarmant accompagné par notamment Dominique Blanc remarquable en prof d'histoire de l'art et l'épatant Vincent Lacoste en militant radical d'extrême gauche. Une œuvre romancée charmante malgré certains écueils et certaines longueurs qui bénéficie d'une excellente playlist (Siouxies and the Banshees, Carte de séjour, Noir Désir, Niagara...) rythmant sensuellement l'apprentissage de Lina. Venez découvrir cette ode à l'intégration et n'ayez "Peur de rien". Une ode bigarrée, libre et humaine.

seb2046
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le 26 sept. 2016

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