
"Pfff, c'est long... Et tout ça pour ça ?"
Voilà à peu près tout ce qu'il sort de la bouche du spectateur en sortant de la salle. Pour être plus précis, disons surtout que les 20 dernières minutes sont terriblement ennuyeuses, et vraiment pénibles.
Grâce au jeu des acteurs - et Kristen Stewart s'en sort encore une fois avec les honneurs de ce point de vue-là - on passe allègrement le cap de la première moitié du film, le temps que l'ambiance s'installe. Une ambiance pas forcément désagréable, pour tout dire, qui oscille entre le film à la française, le film d'épouvante, le film d'auteur et le film fantastique. Les acteurs sont véritablement plutôt bons dans l'ensemble - excepté l'ex-petite amie du frère décédé, un vase vide sans émotion et au charisme d'huître - et on entre sans lutte dans le coeur de l'histoire. L'arrivée des textos amène une tonalité en même temps malsaine et assez plaisante par sa modernité, mais c'est aussi là que commencent les problèmes : on n'y croit pas.
Après quelques échanges, pas une seule seconde on ne peut douter de la nature de l'expéditeur des messages. Et c'est bien là le problème, car l'intrigue repose entièrement sur cette question. Forcément, on s'ennuie ferme, et quand la "révélation" arrive, on se demande bien pourquoi avoir fait semblant de nous faire croire à autre chose. On rajoutera, en plein milieu de toute cette déconfiture, une scène d'onanisme tellement téléphonée qu'elle en perd tout intérêt psychologique et ne sert qu'à faire décrocher le dernier spectateur encore accroché... Encore un raté, donc, et ça commence à faire beaucoup.
La scène de la "révélation" est d'ailleurs la plus ratée du film. Tout le monde n'est pas David Lynch et ça se voit : Olivier Assayas ne maîtrise pas l'art des ellipses mystiques qui font tourner le ravioli à vitesse grand V. Ca ne prend pas, on se demande juste ce que ça fout là, ce plan des portes d'entrée de hall d'immeuble, et surtout, le moment crucial humainement intéressant n'est pas filmé. Quel dommage... Il y a sûrement une raison et une volonté particulières de présenter les choses sous cet aspect, mais l'erreur est de ne pas avoir suffisamment plongé le spectateur dans le scénario et de ne pas l'avoir suffisamment enrichi : on n'en a donc juste rien à foutre et on attend que ça se finisse vite.
Et pour finir, on rajoutera aux défauts du film cette fin, absolument creuse, avec Kristen Stewart qui essaie désespérément de donner un peu de vie à un scénario qui n'en contient pas : pas facile de vivre dans le vide.
Bref : "You lose ! Same player, shoot again".