Le plaisir que produit le PERFECT DAYS de Wim Wenders après son visionnage pourrait sans doute se résumer à un sourire... mais pas un simple sourire ! Celui qui peut, par exemple, être rendu lorsque nous saluons quelqu'un.e... Non, ce serait plutôt un sourire comparable à ceux que dévoile à plusieurs reprises Kôji Yakusho durant tout le film, un sourire communicateur, solaire.
Le comédien japonais n'est d'ailleurs pas étranger à la très grande réussite du nouvel effort de ce vieux briscard de Wenders qui sous ses faux airs de papy gâteau et un brin nostalgique, livre une réflexion d'une lucidité confondante sur la solitude et ce que Foucault a décrit comme la société du contrôle (le rapport simple d'Hirayama à la vie et son acoutumance au matérialisme et au non consumérisme).
PERFECT DAYS est une oeuvre optimiste qui dépeind un Tokyo à la fois utopique (le regard occidental du cinéaste n'y échappe pas) et grouillant (la nièce Nico et le jeune collègue Takashi cherchant à prendre le contrôle sur leur vie) non sans un certain manichéisme (la mère de l'enfant perdu retrouvé par Hirayama au début du film et la soeur). Nous sourions souvent devant ces séquences de quotidien, presque anecdotiques que Wenders parvient à magnifier par la tendre contemplation et l'humanisme qu'il parvient à insuffler à travers le regard de son protagoniste principal.
Le cinéma reste un art de l'élipse, du temps qui passe mais également un art sensoriel et sensitif, ce long-métrage l'applique quasi parfaitement, avec un sens de l'épure et de la sobriété. A ce titre, les fondus enchainés et la séquence finale résident comme une merveilleuse synthèse de ces deux heures de cinéma, belles et précieuses.