L'amour est aveugle

Poursuivant mon cycle Dino Risi, j'ai découvert "Profumo di donna", titre qui marque une certaine reconnaissance internationale pour le réalisateur italien, puisque le film obtiendra le César du meilleur film étranger, avant de connaître un remake américain une vingtaine d'années plus tard.

J'ai beaucoup aimé les deux premiers tiers du film, consacrés à la présentation de ce héros aveugle et tyrannique (incarné par un Vittorio Gassman égal à lui-même, c'est à dire impérial), et à l'initiation de son jeune assistant candide (Alessandro Momo, tragiquement décédé peu après le tournage).

Le voyage à travers le pays permet de découvrir des décors magnifiques en traversant des villes italiennes mythiques (Gênes, Rome, Naples), magnifiés par la très belle photo de Vittorio Storaro.

Le dernier tiers du film m'aura un peu moins convaincu, avec ses personnages caricaturaux (le trio de filles délurées), sa love story à sens unique moyennement crédible, et son dénouement moins marquant que prévu.

Sublimé par les mélodies mélancoliques d'Armando Trovaioli, "Parfum de femme" reste cependant un très bonne comédie italienne à la mode 70's, dans laquelle la drôlerie et l'amertume habituelles se teintent de pathétique.

Ce n'est toutefois pas mon film préféré de Risi, auquel je lui préfère "Au nom du peuple italien", "Le fanfaron" ou "Ames perdues"