"L’émergence d’un nouveau régime totalitaire dégage une aura particulière en Turquie. Nuit noire en Anatolie concentre son attention sur une région montagneuse qui paraît inhospitalière autant pour les nouveaux venus que pour ceux qui y ont vécu. Özcan Alper souhaite ainsi mettre en évidence les désirs réprimés par une société, dont la pensée paralysée et la sexualité non exprimée peuvent générer un climat de peur et de violence."
"Nuit noire en Anatolie réunit plusieurs ingrédients du western et les distille avec une tendresse qui jure dans un environnement gouverné par la haine et le patriarcat. [...] Un mystérieux événement entoure cette vallée d’Anatolie, sept ans plus tôt, car le corps d’un jeune garde forestier n’a toujours pas été retrouvé. C’est une chasse à l’homme à contretemps qui se joue, tandis que le retour d’Ishak laisse énormément de souvenirs remonter à la surface. Özcan Alper nous accompagne dans une étude de personnages, tout en déployant une narration en flashback dans un timing assez irréprochable. Le cinéaste émiette ainsi le sentiment de culpabilité qui bouleverse Ishak."
"Que recherche véritablement Ishak ? N’est-il finalement pas en train de chercher son propre corps meurtri, celui qu’il a laissé pourrir dans cette vallée ténébreuse, afin de faire la paix avec lui-même ? Nuit noire en Anatolie remonte cette piste avec la ferme intention de brosser le portrait d’une société qui, à force d’intérioriser ses sentiments et de capituler face aux progrès, nourrit une violence sourde. Özcan Alper s’emploie ainsi à lui redonner de l’écho, à travers la voix de ceux qui ne sont plus présents pour en témoigner."
Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.