Dans le désert des comédies à la française souvent bâclées et faciles, la comédie de Philippe Lefebvre sort un peu du lot, par ses tentatives mais manque de mordant et d’originalité. L’ensemble se voit avec plaisir, se regarde vite et s’oublie aussitôt.
Amoureux de Diane comme au premier jour, Alain traverse la cinquantaine sans crise. Même le départ des enfants, il l’a bien vécu. Diane moins.… Cette période, elle l’entame avec la sensation qu’elle pourrait mourir d’ennui ou d’angoisse. Pour Alain, qui voit pour la première fois son couple vaciller, il est temps de se poser les questions essentielles, et de prendre un risque majeur après 30 ans de vie commune : quitter Diane pour réveiller la flamme et l’envie de se retrouver.
Pourtant, Philippe Lefebvre tente certaines choses pour se différencier. Toutes ne sont pas abouties. Il tente d’inscrire son film dans l’actualité. On y évoque MeToo. Il voudrait parler des femmes quinquagénaires. Du coup, on parle de ménopause. Bon, tout ça est un peu bateau, convenu.
Ce qui est un peu mieux vu, c’est la cruauté de la situation pour la femme. A cinquante ans, lui semble reprendre la pêche en rencontrant une autre femme pour une relation sérieuse. Elle se fait draguer par son supérieur, plus jeune qu’elle. Il finira par la laisser tomber pour une autre. Cet aspect est un peu mieux fait mais l’ensemble reste un peu sage. Ça manque un peu de causticité.
Ce qui est à mon sens le plus réussi, ce sont les acteurs. Franck Dubosc est assez surprenant. Il a laissé tomber son costume d’éternel adulescent immature pour enfiler celui du quinquagénaire sincère mais qui manque d’assurance. Je l’ai trouvé plutôt bon, avec toujours quelque chose d’assez enfantin. Face à lui, Karin Viard est bien mais toujours à la limite du surjeu.
Un peu dans la veine de la screwball comedy à l’américaine, les seconds rôles qui gravitent autour du couple sont assez excellents. Clotilde Courau, dont les talents comiques n’étaient jusque-là pas soupçonnés, est assez drôle en concessionnaire de voiture. Quand elle compare les hommes à des bagnoles, on a un peu de la méchanceté qui manque à cet ensemble très gentillet. Sinon, j’ai également beaucoup aimé Clémentine Baert qui est très douce. Tom Leeb et Bérengère Krief dans les rôles respectifs du patron et de la collègue de bureau ont des personnages plus stéréotypés mais sont assez amusants.
‘Nouveau Départ’ est la comédie parfaite pour les quadra- et quinquagénaires, un soir de semaine après le boulot. C’est le film zéro-neurone, pas du tout déplaisant. Assez sympathique et franchement inoffensif, la comédie de Philippe Lefebvre ne décevra que ceux qui s’attendent à voir un chef-d’œuvre.